La lutte contre la corruption commence par la transparence totale conjuguée à la reddition des comptes car dans un système opaque les passe-droits deviennent le maître-mot et la prévarication la règle. C'est pourquoi l'institution pour la lutte contre la corruption chôme, puisqu'elle n'a pas été mise en place suite à l'assainissement des fondamentaux. Ces derniers, rongés par l'usure de pratiques peu scrupuleuses, ne peuvent tenir longtemps. Et pour comprendre pourquoi la moralisation de la société ne peut pas fonctionner chez nous, alors que sous d'autres cieux c'est un principe sacro-saint. En Argentine, l'ancienne présidente de la république, Christina Kirchner, est aujourd'hui poursuivie par le parquet pour complaisance dans l'octroi de marchés publics, alors qu'elle était présidente de la république, en faveur d'un richissime homme d'affaires, lequel est déjà sous les verrous pour la même raison. Chez nous, des membres d'une association à Casablanca recourent à la justice en quête de transparence et réclament l'audit des comptes de l'association, suite à des informations inquiétantes sur la gestion financière qui concerne plusieurs millions de DH. Tenez-vous bien, l'ancien président, qui n'a plus la qualité, et non pas le président en exercice, s'y est opposé par simple requête, par l'intermédiaire de son avocat, et a obtenu gain de cause ! Ainsi donc, on ne saura jamais si oui ou non cette association était victime de dysfonctionnements ou de malversations. Voilà, toute la différence est là ! Quid alors de l'opacité qui prospère dans les gros marchés publics, en dépit des mesures prises par les pouvoirs publics ? Il est clair qu'il y a un énorme gap entre le discours et la réalité, ce qui fait de la lutte contre la corruption pas plus que des effets d'annonce !