«Il faut sortir du conjoncturel pour préparer le moyen terme». Cette affirmation d'Amine Berrada Sounni, le président de la Fédération nationale des industries agroalimentaires (Fenagri), résume bien la situation: les industries agroalimentaires prennent leur avenir en main. Une quarantaine de ces dernières - les plus présentes sur le marché local - se son réunies en début de semaine pour esquisser les grandes orientations de développement du secteur à l'horizon 2025. Ce comité d'orientation stratégique, organisé par la Fédération et le Centre technique industriel de l'agro-alimentaire (CETIA), s'insère dans un contexte bien particulier, caractérisé par les nombreux défis de marchés, de positionnement et de compétitivité, qui attendent les agro-industries dans les dix ou quinze prochaines années. «Il est vrai que le secteur évolue dans un environnement nouveau et qu'il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte», explique Nathalie Barbe, directrice du CETIA. Barbe affirme donc que les industriels ont besoin de se projeter sur le long terme pour gérer certaines menaces, comme l'instabilité des cours des intrants alimentaires, par exemple. «Il y a forcément de choses qu'il faudrait préparer dès maintenant», ajoute-t-elle. Ces choses, justement, se structurent en conquêtes de nouveaux marchés, en amélioration de la qualité des produits, en développement du capital marque, etc. La restitution des réflexions menées a effectivement permis de mettre en exergue des axes communs et sectoriels. «L'objectif est de mutualiser les efforts des industriels autour de ces axes de développement», complète la directrice du CETIA. L'esquisse laisse entrevoir de grandes lignes de cette vision prospective du secteur. Elles sont constituées par des actions de veille, de formation, d'études de marché et d'analyse des besoins des consommateurs, ainsi que des tendances de consommation. À cela s'ajoute, par ailleurs, la montée en gamme des produits, aussi bien sur le plan de l'hygiène que de la qualité sanitaire. Par ailleurs, les agro-industriels comptent bien se pencher sur la modernisation de la distribution, la différenciation des produits sur le marché marocain, et le franchissement de sauts technologiques. Pour rappel, le CETIA, créée en 1998 par la FENAGRI et l'Etat, est une structure au sein de laquelle les entreprises et acteurs de l'agroalimentaire peuvent collaborer et créer des synergies dans des secteurs pré-concurrentiels, notamment celui de la normalisation.