Accueillir la Coupe du monde 2026 coûterait 15 MMDH par an au Maroc, et ce durant huit ans. Seuls 38% des internautes sondés par notre partenaire FLM sont confiants dans la capacité du Maroc à organiser la coupe. 38% des 869 internautes ayant répondu au sondage online de Flm sont confiants dans la capacité du Maroc à organiser la Coupe du monde 2026. Inversement, 62% sont sceptiques quant à une éventuelle organisation de la Coupe du monde au Maroc. En effet, après les échecs de 1994, 1998, 2006 et 2010, le Maroc pourrait tenter sa chance pour la cinquième fois en postulant en 2017 pour l'organisation de la Coupe du monde 2026. C'est ainsi que se pose la question sur les chances de la remporter, de même que sur la capacité d'organisation. Ainsi, pour la capacité d'organisation, le benchmark du budget fait ressortir le chiffre de 12 milliards de dollars dépensés par le Brésil pour la Coupe du monde 2014. Toutefois, ce budget peut être étalé sur 8 ans, entre la décision d'attribution en 2018 et le début du Mondial en 2026. Ainsi, les 15 MMDH à investir par an ne sont pas insurmontables surtout qu'il s'agit d'équipements non perdus comme les aéroports, les stades ou les systèmes de transport public. Pour les infrastructures sportives, le Maroc dispose déjà de 5 stades aux normes FIFA (Agadir, Casablanca, Marrakech, Rabat et Tanger), ainsi que d'un stade pouvant être modernisé rapidement (Fès). Deux chantiers ont déjà été lancés à Tétouan et à Oujda. Ainsi, il faudra certainement penser à deux ou trois stades supplémentaires et prévoir des terrains d'entraînement pour les 32 ou 46 sélections. Au niveau du transport, le réseau d'autoroutes relie déjà Tanger à Agadir et Oujda à Marrakech, avec un TGV Tanger-Casablanca qui devrait être prêt. Aussi, Casablanca et Rabat disposent déjà d'un tramway qui sera certainement densifié d'ici 2026, notamment en cas d'organisation de la Coupe du monde. Les efforts seront certainement à faire dans les grandes villes comme Fès, Tanger et Marrakech. Par ailleurs, au niveau du transport aérien et de la capacité litière, en dehors de Casablanca, Marrakech et Agadir, des investissements soutenus seront certainement à prévoir. Toutefois, ces efforts ne sont pas complètement «perdus», car la vocation touristique du Maroc en sortira renforcée avec des aéroports mis à niveau dans les autres grandes villes, en plus de leur capacité litière. In fine, le Maroc pourra organiser la Coupe du monde, surtout qu'il a fait montre d'atouts lors de la COP22 et des deux Mondiaux des clubs. Toutefois, remporter l'organisation au niveau de la FIFA est une autre paire de manches, ce qui explique certainement la majorité qui pense que le Maroc ne pourrait abriter le Mondial 2026. Surtout, le traumatisme de 2010 est toujours là, quand le Maroc avait été floué suite à des soupçons de voix inversées en faveur de l'Afrique du Sud, comme le révélait le Fifagate. Aussi, comme ce sont les Etats-Unis qui ont bouleversé l'organisation de la FIFA suite à l'attribution du Mondial à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022, les Américains ont une grande longueur d'avance s'ils désirent organiser le Mondial, particulièrement si l'Asie et l'Europe ne devaient pas concourir: la compétition serait grandement ouverte à l'Afrique et à la CONCACAF. Ainsi, la compétition risque d'être rude avec les Etats-Unis et le Canada voire le Mexique. Néanmoins, cette fois-ci, le Maroc aura de nombreux soutiens africains car la forte implantation marocaine est visible notamment en Afrique de l'Ouest. Aussi, la proximité géographique de l'Europe sera un atout pour un Mondial qui aura longuement voyagé, (Brésil, Russie et Qatar). Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Que gagnerait le Maroc à organiser la Coupe du monde ? Farid Mezouar : Voir des puissances mondiales comme les Etats-Unis, la Russie ou encore l'Allemagne se battre pour organiser la Coupe du monde démontre par l'absurde l'énorme gain obtenu en cas d'organisation de l'événement sportif le plus suivi au niveau planétaire. En effet, le pays organisateur jouit d'une exposition mondiale tout en stimulant son tourisme et son secteur BTP. De plus, c'est un sujet mobilisateur de premier plan, notamment au niveau interne. Quid du coût d'organisation ? Personnellement, je préfère évoquer le terme d'investissement car, contrairement aux JO, peu d'équipements sont perdus après une Coupe du monde. En effet, à titre d'exemple, la mise à niveau du transport urbain, ferroviaire ou aérien est une aubaine comme le serait la disponibilité du haut débit dans les télécoms. Aussi, pour un pays épris de football, la construction de nouveaux stades n'est pas un luxe. Enfin, comme pour Tanger-Med ou le tramway, ces investissements peuvent très bien être adossés à une dette levée auprès des pays amis ou même au niveau des marchés financiers locaux et internationaux.