Le projet marocain de récolte d'eau du brouillard reçoit le Prix des Nations unies «Elan pour le changement». Le Prix de l'initiative des Nations unies «Elan pour le changement» a été remis, mercredi soir lors de la COP22 à Marrakech, au projet pilote marocain de récolte de l'eau du brouillard, porté par Dar Si Hmad, une ONG menée par des femmes aux environs de Sidi Ifni, au côté de 12 projets étrangers issus de quatre continents. La cérémonie de remise des prix s'est déroulée en présence du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et de Bertrand Piccard, PDG de Solar Impulse et Ambassadeur itinérant du PNUE, ainsi que d'autres célébrités. Pour le SG des Nations Unies, l'initiative des femmes marocaines est «incroyable» et une source d'inspiration pour l'avenir. Outre le projet marocain, les autres activités primées comprennent, entre autres, un projet mené par Google qui pourrait catalyser le marché du solaire sur les toits des maisons pour des millions de personnes à travers les Etats-Unis; la première taxe de l'Amérique du Nord pour des revenus neutres qui met un prix sur la pollution au carbone et un projet qui a mis en place la première norme spécifique aux femmes pour mesurer et monétiser les bénéfices de l'autonomisation des femmes tirés de l'action climatique. Le projet en détail Le projet de «récolte de l'eau de brouillard pour un écosystème résilient et durable» consiste à collecter l'eau de rosée pour la transformer en eau potable au profit de la population de la commune Tnin Amellou, dans les environs de Sidi Ifni. Il est réalisé dans les montagnes de Boutmezguida où sont construits, à 1.225 m d'altitude vers le Nord-Ouest, des filets en polypropylène qui servent à piéger l'eau contenue dans le brouillard. Il comprend 600 m2 de filets capteurs (20 unités de 30 m2), deux citernes de stockage d'une capacité totale de 500 m3, d'un puits de forage, 9.000 m linéaires de canalisation, 20 branchements domiciliaires, 4 réservoirs et autant de stations de reprise, un système de filtration et de stérilisation et d'un observatoire du brouillard, le premier du genre au monde. Ce projet est destiné à produire de l'eau potable au profit de la population locale, ainsi que de l'eau destinée aux besoins du bétail dans cette zone qui compte 5 villages, deux écoles rurales et une medersa. La quantité moyenne quotidienne d'eau de brouillard récoltée est de l'ordre de 6,3 m3 par jour. Le principe du captage de l'eau de brouillard doit obéir à trois paramètres. D'abord, il faut être dans une région avec beaucoup de brouillard, ensuite, il faut être dans une zone avec anticyclone et à côté d'un océan avec une eau froide et efin il faut avoir un relief, un obstacle naturel, généralement une montagne assez haute, entre 500 et 600 mètres au-dessus du niveau de la mer.