Quelle sera la prochaine décision de la Réserve fédérale américaines sur les taux, maintenant que Donald Trump a été élu président? Une question que la plupart des économistes se posent du fait de la «froideur» de la relation entretenue par le nouveau locataire de la Maison blanche et la présidente de la Banque centrale américaine (FED), Janet Yellen. Déjà, pendant sa campagne, le nouveau président élu n'a pas hésité à critiquer la politique de taux très bas de la Fed. Son élection renforce les craintes de pressions politiques sur la Banque centrale américaine. Le calendrier de la hausse des taux pourrait aussi s'en trouver bouleversé, alors que les économistes tablaient sur une hausse des taux directeurs à l'issue de la réunion de la Fed des 13 et 14 décembre prochains. Cette décision pourrait désormais être reportée, en attendant de connaître le contenu du programme de relance par les investissements et la baisse des impôts promis par Trump. Plus de contrôle sur la FED Autres situation délicate pour la réserve, le mandat de 4 ans de Janet Yellen, s'achèvera en février 2018, et celui du vice-président Stanley Fischer prend également fin en 2018, ce qui pourrait donner l'occasion au président Trump de nommer deux responsables plus proches de son parti à la tête de la Fed. Par ailleurs, le Congrès, dominé par les Républicains, pourrait accroître la pression sur la Banque centrale en l'obligeant à rendre davantage de comptes sur sa politique monétaire aux élus américains. La plateforme de campagne électorale républicaine proposait ainsi que les décisions de politique monétaire de la Fed fassent l'objet d'un audit annuel. Une réforme qui, si elle était adoptée, constituerait une pression politique importune, estiment des responsables de la Réserve fédérale, rapporte le site de Bourse en ligne Boursier.com. Le plan de relance souhaité par Donald Trump se distingue par la baisse des impôts tout en augmentant fortement les investissements publics dans la défense et les grands travaux d'infrastructures. D'après différents experts, un tel programme devrait d'une part stimuler la consommation et attiser l'inflation, et d'autre part entraîner un vif accroissement de l'endettement de l'Etat, avec un afflux d'émissions obligataires à la clé. Cet environnement de hausse de l'offre serait de nature à faire baisser les cours et remonter mécaniquement les taux. Si cette hypothèse aboutit, la FED court le risque de se retrouver en retard sur les marchés si elle ne relève pas ses taux assez vite.