Entre 2030 et 2050, 250.000 décès prématurés seront répertoriés de par le monde à cause des effets du changement climatique. Ce chiffre, affolant, a été annoncé par le ministre de la Santé, Lhoussaine Louardi, mercredi à Marrakech dans une allocution lue en son nom lors d'une rencontre sur la relation entre la santé et le changement climatique, tenue mercredi 9 novembre au Pavillon marocain de Bab Ighli. Selon le ministre, les maladies à transmission vectorielle au même titre que les maladies liées à la pollution aérienne font partie des pires manifestations des conséquences du changement climatique sur la santé au Maroc. De même, Louardi a souligné l'intérêt que cela représente pour les Nations d'avoir placé la question des implications sanitaires du changement climatique dans l'Accord de Paris. «Moins de 1,5% des financements internationaux pour l'adaptation au changement climatique est actuellement alloué aux projets sanitaires», a déploré Louardi, jugeant qu'en plus de l'aggravation de la morbidité, le monde connaîtrait entre 2030 et 2050, une augmentation notoire de la malnutrition, des maladies hydriques et des infections respiratoires. Pour faire face à ces risques, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait adopté en 2008 la résolution WHA51.29 relative à la protection de la santé contre les menaces liées aux changements climatiques et à l'appauvrissement de la couche d'ozone stratosphérique, a rappelé le ministre, précisant que cette résolution invite les pays à développer des plans d'adaptation du secteur de la santé au changement climatique et à renforcer la capacité des systèmes de santé. De son côté, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Maroc, Yves Souteyrand, a prévenu que les facteurs environnementaux lié au changement climatique causaient la mort de près 12,5 millions de personnes par an sur la planète. Devant un tel enjeu, le ministre de la Santé a lancé un appel solennel aux négociateurs de la COP22 pour leur demander d'accorder aux mesures d'adaptation en général et en particulier à celles qui visent de développer la résilience du secteur de la santé une importance au moins égale à celle historiquement allouée aux mesures d'atténuation. Et Yves Souteyrand de diagnostiquer que le monde se trouve «actuellement dans une situation très préoccupante dans la relation entre santé et changement climatique, ce qui exige une action rapide et urgente». Pour remédier à cette situation, l'OMS et les gouvernements marocain et français ont déterminé un nombre de priorités sur lesquelles les Etats membres doivent travailler pour faire face aux effets de ces changements climatiques sur la santé publique, a fait observer Souteyrand. Le risque est donc bien pesant, à charge pour les Etats de tracer les mesures intersectorielles et multi-acteurs efficaces pour lutter contre les impacts sanitaires du changement climatique. Tags: COP22 Changements climatiques santé Lhoussaine Louardi Marrakech Bab Ighli