Après les intentions, les actes ! C'est la première lecture que laisse voir la sortie, ce jeudi à Casablanca, de l'Alliance pour la démocratie. La nouvelle coalition des huit partis politiques marocains qui a décidé de s'unir autour «d'un projet de société commun», en perspective des prochaines élections et surtout, dans le sillage des réformes politiques en cours, veut donner corps à son initiative, annoncée en grande pompe, comme un préalable visant à clarifier le champ politique national. Ils étaient tous là, les huit responsables du RNI, PAM, UC, MP, PT, PS, PGV et PRV, comme au premier jour, pour se relayer et donner, tour à tour, les grands axes du cadre général du programme commun. Il ne s'agissait donc pas de présenter le programme électoral, comme cela a été annoncé par certains médias, mais plutôt, «un cadre d'orientation commun, ainsi que les bases sur lesquelles le programme sera élaboré», a confié, aux «Echos quotidien», un des responsables de l'Alliance. Ce référentiel commun s'articule «sur notre vision sociétale pour un Maroc démocratique et moderne, telle que nous la concevons», explique Salahedinne Mezouar, président du RNI. Selon ce dernier, le programme commun a été axé sur trois principales composantes, qui sont «la dignité, la confiance et l'essor économique». Cela se traduit par un ensemble d'engagements destinés, entre autres, à accompagner les réformes politiques et socio-économiques en cours, au regard des dispositions de la nouvelle Constitution. Programme de gouvernement S'il reste encore dans un cadre général, le projet présenté par la coalition a été également assorti d'une série d'engagements, 20 au total, «qui traduisent nos priorités telles que nous les avons définies», a expliqué Mohand Laenser du MP, à qui est revenue la tâche de dévoiler le projet. Les 20 engagements correspondent à des réponses directes à certains défis nationaux de l'heure, et en particulier, ceux qui sont le plus mis en avant lors des divers manifestations de revendications populaires qu'a connues le Maroc depuis le début de l'année. Réformes socio-économiques, relèvement de la croissance à 6% ou réduction des inégalités sociales avec un accent particulier sur l'emploi des jeunes, figurent en bonne place sur la liste des engagements de la coalition. Selon Salahedinne Mezouar, ce programme sera décliné sous une forme détaillée, avec chiffres, objectifs et planning, lors de la convention qui sera organisée, avant la fin du mois, pour dévoiler le programme électoral commun de l'Alliance. La sortie, donc, ne trompe pas. Après les multiples critiques qui ont suivi l'annonce de la création de cette alliance, ses responsables ont voulu se donner plus de visibilité au sein de l'opinion et surtout convaincre de la justesse de leur cause. C'est ce que reconnaît Mohamed Abied, dirigeant de l'UC, qui souligne que cette sortie, ainsi que l'élaboration du programme commun, «est une preuve contre toutes les allégations et critiques infondées, par rapport à notre alliance». Il s'agit donc au final pour cette deuxième sortie, d'une opération séduction, mais qui donne déjà quelques pistes sur le positionnement idéologique de l'Alliance et surtout ses ambitions. Mezouar l'a reconnu, le cadre d'orientation général décliné aujourd'hui, «sera le socle de notre programme électoral et constituera notre programme de gouvernement, dans le cas où le peuple nous investit de cette mission, lors des prochaines élections législatives».