Karim Marrakchi : Peintre et architecte Dans «Il était une fois...Karim Marrakchi», l'artiste peintre dans l'âme et architecte de profession fait le bilan d'une vie dédiée à la peinture. Depuis le 20 octobre, l'artiste ouvre la porte inavouée de nombreuses années de peinture entre le fantastique apprivoisé et la réalité fantasmée. Il colle, il coupe, il ajoute, il incorpore des matières, il dessine, il déniche des photos, les recollent et les recoupent, il s'essaie pour laisser libre une créativité parfois laissée de côté par son côté architecte. Ce qui est certain, c'est que la démarche artistique de Karim Marrakchi puise dans un réel qu'il se permet d'imager, de philosopher, de réinventer même à travers la peinture. «Au début, j'ai une ligne directive, je sais vers où je veux aller, comme dans un film où on écrit le scénario. Je travaille par étape mais la magie du moment va m'ouvrir d'autres portes que je vais suivre tout simplement», explique l'artiste peintre qui s'amuse à réaliser tout un travail de recherche en amont, puisque la préparation d'un tableau est primordiale. Une fois la toile entamée, Karim Marrakchi avoue n'écouter que son cœur, et ce que lui dicte son âme sur le moment présent. «Mon travail est un mélange entre une volonté, une philosophie, un thème et le moment présent. J'essaie de marier deux univers opposés. Cela vient sûrement de mon métier qui veut que je laisse ma folie de côté pour beaucoup plus de raison. En peinture c'est l'inverse. C'est sûrement pour cela que je fais de la peinture, pour aller plus vers cette liberté», continue l'artiste marocain qui ne fait jamais les choses à moitié, tant son implication dans l'œuvre est immense. Il ne se contente pas de dessiner, il pousse à la réflexion. Avec Marrakchi, l'œuvre est clairement dans la démonstration significative en quête de réflexions sur la vie, l'au-delà, la spiritualité, un thème auquel il s'intéresse de plus en plus ces derniers temps. Il n'hésite pas à se jouer des matériaux des brindilles aux écorces en passant par les feuilles pour compléter ses toiles et achever sa soif d'aller vers un ailleurs qu'il ne maîtrise pas mais qu'il semble toucher du doigt grâce à ses œuvres. Inspiré par l'expressionnisme allemand et par ses peintres comme un certain Anselm Keifer, l'œuvre de Karim Marrakchi n'en demeure pas froide puisqu'un côté Van Gogh prend le dessus : «La peinture pour moi est expressionniste, elle n'est pas esthétique». Celui qui marie volontiers, le fantastique et le réel, aime casser les styles et cela se voit dans l'évolution de son travail au fur et à mesure des années. L'exposition qu'il a présentée ce 20 octobre depuis son atelier est une sorte de rétrospective de là où il vient vers là où il va. Conteur, puisqu'il sort également un livre qui accompagne l'exposition, il raconte un bout de vie et un puzzle de l'histoire avec chaque toile. Avec un côté «fable de la fontaine» parfois, la symbolique des animaux des chats aux oiseaux en passant par les poissons ou encore les poules, est très présente dans son travail. Souvent intimidantes, les œuvres de Karim Marrakchi ont une morale que chacun est libre de trouver ou pas. Il n'impose pas son point de vue même s'il en dit déjà beaucoup dans son travail en laissant s'exprimer librement cet enfant, toujours présent dans le cœur des adultes, que seuls les artistes laissent entrevoir. «Il était une fois... Karim Marrakchi» à cœur ouvert.