«Chanter pour la tolérance dans un pays arabe en ce moment bien précis est très significatif pour nous». C'est ce qu'ont déclaré les jeunes membres du groupe de rock français BB Brunes samedi, après leur participation au concert. Organisée par l'Association pour la tolérance en collaboration avec la maison de production Electron Libre et les chaînes de télévision M6 et 2M, la 6e édition du concert pour la tolérance à Agadir a drainé, comme prévu, une grande foule. Jeunes et moins jeunes se sont rassemblés sur la plage d'Agadir des heures avant le début du spectacle. C'est Alexandra Stann, vedette des dance floors mondiaux, qui a ouvert le bal. En interprétant deux chansons très rythmées, elle a donné le ton du concert, marqué pourtant par le désistement à la dernière minute de Christophe Maé, pour des raisons personnelles. Rachid Taha, Chimène Badi, BB Brunes, Cheb Bilal, Magic System, Ghani, Oum, Patrick Fiori, Inna Modja, Anggun, Collectif métissé... se sont succédés sur la scène pour le plus grand bonheur du public. En effet, il y en avait pour tous les goûts : du rock, de la musique antillaise, de la musique française «classique»... C'est ce qui explique d'ailleurs que le concert pour la tolérance ait battu des records d'affluence. Les organisateurs ont fait fort cette année, en invitant des artistes connus et prisés par le public marocain. «Nous essayons chaque année de faire de cet événement un carrefour entre les artistes d'ici et d'ailleurs. C'est ce qui se reflète d'ailleurs à travers la programmation qui est très éclectique», a souligné Fatim-Zahra Ammor, du comité d'organisation. Des couacs au niveau de l'organisation Fidèle à son objectif initial, le concert pour la tolérance a provoqué donc des rencontres entre des artistes d'horizons différents. La soirée a été une réussite pour les artistes, mais beaucoup moins pour certains spectateurs, qui au lieu de passer un moment festif, ont souffert d'une organisation approximative. En effet, la place en devanture de la scène réservée aux VIP a été squattée par des jeunes, souvent dans un «état second», ce qui a déclenché la peur chez les enfants venus en masse. Ce sont ces mêmes enfants qui se sont déplacés par la suite vers l'espace réservé aux artistes (ils voulaient impérativement rencontrer leurs chanteurs préférés), empêchant les journalistes d'accomplir leur mission. Bref, une certaine anarchie régnait sur la plage d'Agadir ce samedi soir, nous poussant à nous poser plusieurs questions quant aux paramètres de sécurité adoptés pour cet événement. Par ailleurs, le concert pour la tolérance a été marqué par la présence du ministre de l'Agriculture Aziz Akhannouch et de ses «camarades», Mohamed Aoujar et Mohamed Boussaîd. Le maire de la ville, d'Agadir, l'usfpéiste Tarik Kabbaj était également de la partie.