À mi-chemin entre location résidentielle et hôtellerie, les Résidences immobilières de promotion touristique (RIPT) forment un segment touristique bien particulier. Un segment qui peine à se développer au Maroc, malgré quelques projets qui ont été initiés, depuis que la loi qui encadre ce marché a été promulguée. En ce sens, Atlas Hospitality a opté pour cette formule pour son site hôtelier à la Marina d'Agadir et le géant immobilier Addoha négocie, pour sa part, avec le spécialiste français des RIPT, Pierre et Vacances, pour le montage d'un projet de résidences touristiques dans un des projets haut standing du groupe. L'opérateur touristique français est déjà présent dans le royaume à travers une représentation à Rabat, mais n'a pas encore déployé ses activités opérationnelles à travers les 9 marques qu'il compte à travers le monde, et qui captent annuellement 7,5 millions de clients, soit autant de potentiels pour de futures unités implantées dans le pays. Le segment compte deux principales cibles distinctes: des résidences familiales et de loisirs d'une part, et des résidences urbaines destinées en premier lieu à une clientèle d'affaires. Il repose sur des résidences équipées, avec un service hôtelier à part entière. Qu'est ce qui fait donc que ce modèle immobilier-touristique peine à décoller au Maroc? C'est principalement une adéquation entre l'offre et la demande affirment les spécialistes. Dans la configuration actuelle du produit, notamment sur les prix, jugés très élevés, c'est principalement une clientèle européenne aisée qui peut s'offrir un séjour en RIPT. En effet, les tarifs (hors promotions) vont de 2.000 à plus de 5.000 DH la nuitée. Des niveaux de prix prohibitifs pour la clientèle familiale marocaine, surtout que le modèle n'est rentable qu'à partir d'une certaine durée de séjour par client. Or, si la clientèle familiale nationale opte le plus souvent pour des séjours entre une et trois semaines, elle s'oriente d'abord vers la simple location de maisons ou d'appartements. Dans ce sens, le partenariat des spécialistes étrangers avec des opérateurs immobiliers marocains s'impose. En ce sens où, en tirant au plus bas les charges liées à la composante immobilière, principalement le foncier et les travaux de construction, les RIPT pourront sensiblement revoir les prix de revient à la baisse. Surtout que les charges liées à la composante touristique sont infiniment plus difficiles à comprimer. Ce que garantit la loi La loi n° 01-07, votée au parlement en avril 2008 et promulguée 19 juin 2008, régit les dispositions relatives aux Résidences immobilières de promotion touristique. Selon le texte, trois acteurs interviennent: la société de promotion immobilière, l'acquéreur et la société de gestion. La société de promotion est la personne morale qui réalise ou fait réaliser pour son compte, une résidence immobilière de promotion touristique et assure la commercialisation des unités de logement auprès d'acquéreurs. La société de gestion pour sa part, est toute personne morale titulaire d'une licence délivrée, qui prend en location les unités de logement composant une ou plusieurs résidences immobilières de promotion touristique pour les proposer en nuitées. La société doit être titulaire d'une licence accordée par l'Etat, cette autorisation est donnée pour une durée de six mois dans un premier temps avant un agrément définitif. L'acquéreur se voit garantir un loyer fixe minimal par la société de gestion. La loi institue des sanctions applicables à chacune des parties en cas de non respect des nouvelles dispositions réglementaires et des termes du contrat. La société de gestion peut se voir retirer l'agrément définitif par l'administration notamment en cas de fraude fiscale ou de liquidation judiciaire.