Le parasite prolifère de manière alarmante. Le premier foyer s'est déclaré dans la province de Sidi Bennour. Il s'étend actuellement à d'autres zones agricoles. Les champs de figues de Barbarie sont envahis par la cochenille du cactus. Depuis quelques jours, l'épidémie est en train de se propager depuis la région des Doukkala pour s'étendre actuellement vers d'autres régions comme Rhamna. Le parasite particulièrement ravageur a fait son apparition dans la commune rurale de Saniet Berguig (province de Sidi Bennour) depuis septembre 2014. Les investigations entreprises à l'époque sur les lieux par les services de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) avaient révélé qu'il s'agit d'un petit insecte du groupe des cochenilles spécifique au cactus «qui ne constitue aucun danger ni pour la santé humaine ni pour la santé animale». Ce qui devrait rassurer les amateurs de ce fruit très abondant pendant cette période de l'année. Des séances de sensibilisation sur les mesures de lutte ont été d'ailleurs organisées, durant les deux dernières années, au profit des agriculteurs. Mesures inefficaces Au départ, le plan d'attaque a consisté à arracher et enfouir les raquettes infestées afin de réduire la dissémination de la cochenille. Les mesures n'ont pas été efficaces puisque le parasite de la culture du figuier de Barbarie est, à nouveau, apparu au niveau des communes rurales de Saniat Berguig, Mtal, Ouled Amrane, Bouhmame, Beni Hlal et Lmachrek en juillet 2015. Aujourd'hui encore, le parasite dévastateur continue d'occasionner des pertes énormes dans le cactus et sa propagation devient alarmante vers d'autres régions jusqu'à susciter la crainte des agriculteurs qui craignent surtout pour leur bétail. Devant la gravité de la situation, une commission technique s'est constituée composée notamment de l'ORMVAD (Office régional de mise en valeur agricole des Doukkala) avec la participation de l'ONSSA et des autorités locales. L'objectif est d'effectuer des visites techniques au niveau des zones touchées, de diagnostiquer le problème et surtout de trouver une solution afin d'éradiquer la maladie. Mais jusqu'à aujourd'hui, il n'existe pas de pesticide et de traitement chimique autorisés au niveau national pour lutter contre le parasite. Les instructions aux agriculteurs sinistrés se limitent à arracher les raquettes malades pour les enterrer ou les brûler. Il s'est avéré par la suite que ces mesures n'ont pas empêché la propagation du parasite de manière alarmante vers d'autres régions. La provenance de cet virus ravageur reste inconnue vu que cet insecte (une espèce de cochenille, insecte hémiptère de la famille des Coccoidea) proviendrait de l'Amérique du Sud tropicale et sub-tropicale et du Mexique et serait étranger au Maroc. Les services régionaux spécialisés du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime ont lancé des campagnes de communication et d'information pour tranquilliser la population rurale et l'informer de la quasi-absence d'effets néfastes de cet insecte sur la santé humaine et animale. Le bilan est encore provisoire dans la région des Doukkala où la lutte contre la maladie a mobilisé des moyens humains et matériels importants. Actuellement, une longueur de plus de 10.000 m2 et sur une largeur atteignant, parfois 4 m2 ont été arrachés par des tracteurs. Des expériences chimiques sont même lancées afin des les autoriser sur le terrain. Seulement, jusqu'à maintenant, aucune mesure n'est à l'ordre du jour pour stopper la propagation fulgurante du parasite. Au moment où nous mettions sous presse, l'ONSSA n' avait pas encore réagi pour rassurer les agriculteurs, les consommateurs et les coopératives pour lequelles la figue de Barbarie est une matière première. De même, l'Office n'avait pas encore répondu aux questions lui ayant été adressées par Les Inspirations ECO. Depuis quelques années, la filière cactus a permis la création d'une dizaine de coopératives qui tentent de développer des produits à base de ce fruit. On peut citer notamment l'huile de figue de Barbarie réputée pour ses vertus pharmaceutiques et cosmétiques. Des unités de conditionnement et de valorisation ont été aussi mise en place. La démarche est laborieuse puisqu'il faut une tonne de figues de Barbarie pour extraire 30 kilos de graines et produire un litre d'huile vendue entre 8.000 et 10.000 DH.