La ministre de l'Artisanat et de l'économie solidaire annonce la finalisation d'un cadre réglementaire relatif à l'économie sociale et solidaire. Fruit d'un travail minutieux réalisé par des experts nationaux et internationaux, ce dernier, revêtant la forme de loi-cadre, devrait être déposé sous peu dans le circuit de validation. Il vient ainsi répondre aux recommandations du CESE faites sur la base d'orientations royales. Donner un nouveau souffle à l'économie sociale et solidaire. C'est, concrètement, une des principales recommandations du Conseil économique, social et environnemental faites dans le cadre de son rapport relatif à l'économie sociale et solidaire (ESS) publié en 2015. Quatre années plus tard, et sur la base de cette recommandation qui s'appuie sur les orientations royales données dans ce sens, le département de l'Artisanat et l'économie sociale et solidaire travaille d'arrache-pied pour encourager le développement de l'économie sociale et solidaire et accompagner la dynamique de développement des coopératives à travers tout le royaume. C'est plus spécifiquement ce qui ressort du discours de la ministre qui pilote ce département et qui nous livre les principaux chantiers sur lesquels ses équipes travaillent actuellement, en étroite collaboration avec des experts nationaux et internationaux. Intervenant en complément des actions des secteurs public et privé, qui montrent aujourd'hui leurs limites quant à assurer un bon niveau d'inclusion sociale et économique, l'économie sociale et solidaire constitue en effet, de l'avis des experts, un levier non négligeable sur lequel l'économie nationale devrait s'appuyer. Il faut dire que les chiffres permettent de faire une lecture claire de l'état des lieux actuel qui laisse entendre une faible participation de l'économie sociale et solidaire dans le total du PIB puisqu'elle ne constitue que 2%. Une part très faible au regard des défis économiques qui se posent aujourd'hui, mais également au regard du caractère stratégique de ce type d'économie, notamment dans une approche régionale. Nouvelles orientations à l'ESS «Le développement de très petites entreprises organisées sous forme de coopératives est à encourager dans l'ensemble des régions du royaume et nous y travaillons», souligne Fatema Marouane, ministre de l'Artisanat et de l'économie sociale et solidaire. L'ESS, de par les coopératives, mutuelles, associations, fondations et nouvelles formes qu'elle peut comprendre, devrait en effet jouer le rôle consistant à intégrer le plus grand nombre de personnes, d'entreprises et de zones géographiques dans la résolution des problématiques socio-économiques dans une dimension tant régionale que nationale. En se référant aux conclusions du Conseil économique, social et environnemental, l'ESS absorbe déjà un grand nombre de coopératives, de mutuelles et d'associations qui «apportent des solutions aux défis économiques et sociaux dans différents domaines et dans différentes régions». Dans ce sens, le CESE avait proposé l'étude des acteurs de l'économie sociale afin de leur apporter les améliorations adéquates dans le but de répondre aux défis de la croissance inclusive. C'est aujourd'hui chose faite: le département de l'Artisanat et de l'économie sociale et solidaire devrait lever le voile sur un cadre réglementaire spécialement conçu, fruit d'un travail d'étude et d'évaluation réalisé par des experts nationaux et internationaux, incessamment. Chiffres clés 16.000 nombre total de coopératives que compte aujourd'hui le Maroc 2/3 des coopératives au Maroc sont des coopératives agricoles 2.000 coopératives sont tenues par des femmes 300 coopératives sont initiées et gérées par des jeunes 2% part de participation de l'économie sociale et solidaire dans le total du PIB Fatema Marouane, Ministre de l'Artisanat et de l'économie sociale et solidaire Nous en sommes encore au début, concernant les objectifs que nous nous sommes tracés pour développer l'économie sociale et solidaire dans notre pays, et nous espérons atteindre les bons niveaux atteints par d'autres pays de par le monde. Nous travaillons actuellement sur la mise en place d'une loi-cadre relative à l'économie sociale et solidaire avec des experts nationaux et internationaux, et nous sommes sur la dernière ligne droite avant dépôt sur le circuit de validation. Nous avons également la nouvelle réglementation relatives aux coopératives (NDLR: loi 12-12) qui devrait être publiée cette semaine au bulletin officiel. Cette nouvelle loi vise essentiellement à faciliter la procédure de création des coopératives. Elle ouvrira l'accès aux coopératives afin que ces dernières puissent soumissionner aux appels d'offres publics, ce qui constitue de réelles avancées dans ce domaine. Le gros travail aujourd'hui consiste à sensibiliser les Marocains sur l'économie sociale et solidaire et son réel impact sur la société et l'économie nationale, et c'est à juste titre un des principaux chantiers sur lequel nous travaillons, notamment à travers les différents salons et manifestations que nous organisons.