Les propos de la secrétaire d'Etat française chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire, Martine Pinville, vendredi à Skhirat, sont susceptibles de constituer une recommandation destinée à orienter les efforts du Maroc en matière d'ESS. Déjà, cette valeur humaniste est si chère à Fatima Marouane qui a ouvert les 1ères Assises nationales de l'économie sociale et solidaire tenues, en deux jours, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. «Ce secteur n'a pas besoin de grands financements ou efforts. Il a plutôt besoin de l'être humain», a enchaîné la ministre de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire en mettant l'accent sur la bonne gouvernance du secteur. L'heure des annonces a sonné Mme Marouane a saisi son passage pour annoncer la tenue, prochainement, d'un forum dédié à l'ESS dans les provinces du Sud. Comme elle a annoncé la future création d'un observatoire africain pour l'ESS. «Cet observatoire servira à recueillir et interpréter tous les indices et données liés à ce secteur dans le continent africain», a détaillé la ministre qui a également rappelé le lancement d'un projet de loi autour du commerce équitable et d'une loi-cadre relative à l'ESS. Réponse aux recommandations du CESE «Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) avait recommandé la création d'un cadre législatif qui permettrait l'identification clarifiée du secteur de l'ESS et réunirait l'ensemble de ses composantes dans un référentiel commun», a précisé le président, Nizar Baraka, en rappelant que le secteur est en besoin de stratégie claire. Il en a même dressé une vision prospective. «Le Conseil avait présenté un rapport sur le sujet à l'occasion de son assemblée générale tenue en janvier dernier, définissant l'ESS comme toutes les activités économiques et sociales bénéficiant de structures formelles et jouissant d'une gestion autonome, démocratique et participative et où l'adhésion est libre», a-t-il enchaîné. L'expérience tunisienne Selon le ministre auprès du chef du gouvernement tunisien, chargé des relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile, qui était également de la partie, l'ESS semble un concept nouveau ayant émergé lors de la dernière révolution. «Il importe d'instaurer une transparence et des principes de bonne gouvernance sans omettre l'importance de la société civile dans la lutte contre la précarité et la marginalisation sociales», a ajouté Kamel Jendoubi. Et l'on se souvient bien comment cette marginalisation sociale a poussé le défunt Bouazizi à s'immoler par le feu. Un drame encore présent dans l'esprit de Benkiran ! La vision existentialiste de Benkirane «Il est de notre responsabilité de mobiliser les moyens pour une vie décente à tous les citoyens !», a précisé le chef de gouvernement en faisant allusion à Bouazizi dont la mort a déclenché la révolution en Tunisie. «Il y a des couches sociales qui sont livrées à leur sort !», a enchaîné Abdelilah Benkirane en s'exprimant sur ses démarches autour du secteur. «En tant que gouvernement, il ne faut pas manquer d'aider le secteur de l'ESS. L'Etat est censé venir en aider aux coopératives. On ne peut pas dire qu'on n'a pas d'argent pour ce secteur», a-t-il avancé en louant les réalisations des coopératives lorsqu'elles sont présidées par des femmes.