La place casablancaise affiche un dynamisme qui tranche entièrement avec son atonie des dernières années. Elle se hisse même au rang des places financières les plus performantes. Quatre années après le déclenchement de son cycle baissier, la Bourse de Casablanca parvient à afficher un bilan positif sur plusieurs aspects et un dynamisme qui tranche entièrement avec son atonie des années 2011-2015. En termes de performances, elle parvient même à se hisser au rang des places financières les plus performantes. Ces dernières ont globalement, après un début d'année favorable pour la majorité, été impactées par l'annonce de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, appelée communément «Brexit» et ont clôturé le premier semestre sur une note mitigée. Une sortie coûteuse pour les marchés En effet, en Europe, l'évolution des marchés financiers a été rythmée par l'actualité liée au risque de Brexit. Un risque qui est finalement devenu une réalité puisque le référendum du 23 juin a finalement tranché en faveur de la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne. «L'onde de choc de cette nouvelle a touché l'ensemble des marchés financiers, à l'image du CAC 40, qui s'est détérioré de 14,6% au terme du premier semestre de l'année», soulignent les analystes d'Upline Securities. Aux Etats-Unis, aussi, l'indice Dow Jones s'est dégradé de 8,6% à fin juin 2016. Cette fois, cela a été possible en raison des incertitudes économiques ayant poussé la FED à surseoir à son plan de resserrement monétaire, qui prévoyait entre 2 à 3 hausses des taux en 2016. Dans ce contexte, les investisseurs ont privilégié les valeurs refuges telles que l'or ou les obligations d'Etat, à en croire les mêmes analystes. S'agissant des marchés émergents, la reprise du cours du baril a redynamisé les marchés financiers de ces pays, notamment au Nigeria, qui a enregistré une performance de 10,1% et en Arabie saoudite, qui a marqué une hausse de 7,4% sur la même période. Pour sa part, la place casablancaise s'est bonifiée de 6,5% au premier semestre. Par rapport aux marchés de la région, le marché des actions marocain arrive juste après celui de Tunis, qui s'en est sorti avec une performance de 7,1%, mais il devance celui du Caire qui n'a évolué que de +3,3%. Ainsi, en dépit d'un contexte économique marqué par une faible croissance, le marché boursier marocain a pu renouer avec la hausse au titre du premier semestre 2016, après une année 2015 baissière (-7,22%) et ceci malgré une tendance baissière entamée depuis la mi-mai suite à l'impact d'une pression acheteuse sur quelques valeurs, et à la revue à la baisse du poids du Maroc dans le MSCI Frontier Markets, couplée au début des détachements de dividendes de 2015. En effet, «après l'hésitation qui a prévalu sur le marché en début d'année, l'indice de toutes les valeurs cotées à la Bourse casablancaise s'est engagé dès février dans un mouvement haussier initié par la publication de résultats annuels 2015 globalement satisfaisants (hausse de la masse bénéficiaire d'1,6%, hors Samir et Alliances), renforcé par l'orientation favorable de quelques valeurs, notamment celles des cimentiers, en raison de la dynamique actuelle que connaît le secteur et suite à l'opération de fusion entre Lafarge Ciments et Holcim Maroc», expliquent les analystes d'Upline Securities. La tendance positive du marché marocain pourrait également s'expliquer par un manque d'alternative dans un contexte d'accentuation de la baisse des taux obligataires et monétaires sur le marché. En termes de flux, le volume échangé sur la place casablancaise a enregistré une progression d'1,1% au titre des six premiers mois de l'année 2016, comparativement à la même période, une année auparavant, à 16,4 MMDH dont 14,7 MMDH drainés sur le marché central (+12,6% par rapport à la même période de l'année dernière) et 1,7 MDH échangés sur le compartiment de gré à gré (contre 3,1 MMDH une année auparavant). Un marché rentable Par ailleurs, en termes de valorisation, le marché des actions marocain traite 19 fois ses résultats, contre une moyenne de 16,5 fois pour les autres principales places boursières, selon les mêmes analystes. En parallèle, le P/B du marché marocain s'élève à 2,4 fois contre 1,6 fois pour ces mêmes marchés. Concernant le rendement de dividendes, le marché marocain figure en quatrième position avec un rendement de 4,3% à fin juin 2016. L'effet Marsa Maroc Pour la deuxième moitié de l'année 2016, à en croire les mêmes analystes, la tendance devrait rester tributaire de plusieurs éléments, notamment les réalisations semestrielles des sociétés cotées, le comportement de la nouvelle recrue de la Bourse : Marsa Maroc, qui devrait impacter le moral des investisseurs ainsi que leur confiance dans le marché boursier marocain. Ladite période devrait dépendre également de l'impact de la distribution d'une partie de la prime de fusion de Lafarge et Holcim et de la tendance des taux obligataires durant les six prochains mois dans un contexte de maintien des équilibres macro-économiques du royaume et de réajustement de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib, à travers un rehaussement progressif de la réserve obligatoire. S'agissant de l'analyse technique, les analystes d'Upline Securities estiment que tant que le Masi n'a pas franchi les 9.420 points à la baisse, il devrait rebondir vers les 10.000 points au minimum. Après cette résistance, l'indice principal de la Bourse de Casablanca devrait revenir vers les 9.750 points avant de se reprendre en direction des 10.380 points d'ici à fin septembre. Il en découlerait une performance de 16,3% au terme des 9 premiers mois de l'année 2016.