Le ministère de l'Intérieur a lancé un appel d'offre par lequel il compte charger un cabinet d'auditer et d'évaluer le service de gestion déléguée du transport en commun à Casablanca. Un audit approfondi attend M'dina Bus. Le ministère de l'Intérieur s'apprête en effet à mener, par le biais d'un prestataire externe, un audit en profondeur chez le spécialiste du transport urbain. Un appel d'offres a ainsi été lancé pour désigner ledit prestataire et, aujourd'hui, l'Intérieur estime qu'il est urgent de mener une mission d'audit et d'évaluation à caractère global. Dans le cahier de charges cahier relatif à cet audit, l'autorité admet en filigrane sa part de responsabilité dans la situation de l'entreprise. «Malgré les incitations contractuelles, l'autorité délégante n'a jamais diligenté de missions d'audit ni générale ni spécifique pour évaluer le degré de respect des clauses contractuelles, ce qui a conduit à l'inefficacité du contrôle du délégataire par l'autorité délégante», peut-on lire dans le cahier de charges en question. Sur le terrain, cet audit sera balisé par l'élaboration d'un diagnostic de l'environnement contractuel et organisationnel ainsi qu'un audit financier, comptable et économique. Il sera question, dans un deuxième temps, de tracer une analyse prospective et de définir un scenarii d'évolution du service du transport collectif par bus. Ce même scénario devra, par la suite, être décliné en plan d'action. Notons que tout ce chantier devra, selon les mêmes sources, être bouclé en moins d'une année. Rééquilibrer le contrat Dans le fond, il sera question de réaliser une évaluation globale sur la période 2004-2015 regroupant l'ensemble des aspects de la gouvernance du contrat : contrôle, organisation, audit financier et comptable et enfin économique pour proposer le scénario approprié de développement du service de transport collectif par bus. Pour rappel, une mission d'évaluation du ministère de l'Intérieur avait été réalisée en 2007 et avait montré que la société est sujette à une situation financière critique, qui appelle une action d'urgence. En 2008, un plan de rééquilibrage économique et financier a été réalisé par un cabinet indépendant et a, ensuite, été adopté. Il a d'ailleurs donné lieu à une augmentation tarifaire exceptionnelle (de 50 centimes) depuis le 1er janvier 2009 et à la signature d'un protocole d'accord le 23 mars 2009 entre l'autorité déléguante et le délégataire, en vertu duquel les deux parties s'engagent, chacune pour ce qui la concerne, à mettre en œuvre les actions identifiées dans ledit plan en vue de rééquilibrer globalement le contrat. Néanmoins, ces différentes actions n'ont pas été suffisantes pour calmer les tensions entre les deux parties.