Hamza El Hajoui Hamza El Hajoui est âgé de 45 ans. Ce directeur à la CDG Développement est à la tête du FUS Football depuis deux ans. Il a contribué à réaliser le rêve des fans de ce club: le titre de Champion du Maroc. Lors de son élection le 18 juillet 2014, ce quadra promettait «la consolidation des réalisations sportives aussi bien au niveau des résultats que les infrastructures, la modernisation de la formation et la préformation en plus d'assurer l'intégration du FUS dans son environnement social et sociétal». Interview-bilan avec El Hajoui, président de la section foot et également secrétaire général du comité directeur du club. Comment le FUS a-t-il entamé sa transformation pour devenir ce club «modèle» ? Notre club a entamé cette transformation stratégique, il y a près de huit ans. En 2007, Mounir El Majidi est devenu le nouveau président du comité directeur. Nous avons défini notre stratégie autour de trois axes : l'amélioration des infrastructures, la formation et la bonne gouvernance. Au sein de la section football, Ali Fassi Fihri, président, et moi-même en tant que secrétaire général de la section, nous avons démarré ce changement. Pour le premier axe, le virage stratégique était très simple : doter le club d'infrastructures de base (terrains d'entraînement, équipements omnisport) qui lui permettent de développer son business model. Huit ans après, cette stratégie connaît un succès sportif, mais où on est cette vision sur le plan des infrastructures ? En plus de notre stade historique à Bab Rouah et le centre omnisport à la médina de Rabat de Tamajajt, le club s'est doté, durant cette période, de trois nouveaux centres sportifs. Il s'agit des centres de Hay El Fath et du complexe Al Amal, en gestion pour le compte de l'INDH, composé de terrains dans le jardin du Hilton et de terrains à Yacoub El Mansour, et bien sûr, le complexe Moulay El Hassan qui est notre bijou et qui abrite les structures administratives du club. Ces infrastructures offrent des espaces de pratique pour l'école de football et surtout pour être présent dans le tout Rabat. Je rappelle que cette école de football accueille plus de 2.000 enfants âgés de 6 à 12 ans. Les finances de la section football dépendent à 62% de la subvention du comité directeur. Comment faire pour rompre cette dépendance ? La section a pour ambition d'aller vers un autofinancement. C'est d'ailleurs notre projet et business model. L'objectif est d'avoir des ressources financières stables pour nous permettre de nous passer de la subvention du comité directeur. C'est la vocation de tous les grands clubs. Ceci passe par l'amélioration de nos produits tirés par l'achat/vente de joueurs, produits marketing, billetterie et abonnements. Comment a évolué le budget du club lors de cette saison de participation africaine et de victoire en championnat ? Notre budget ne devrait pas connaître de hausse. Certes, il est un peu prématuré de le dire avec certitude, car nous sommes encore en train de boucler notre budget, mais en principe, nous devrions rester dans les mêmes chiffres de 2014/2015. D'ailleurs, notre objectif est de rester dans le même niveau de dépenses et améliorer notre gestion financière. Je rappelle que nos finances sont auditées par un cabinet d'expertise comptable. Le FUS est un défenseur du fair-play financier dans la Botola Pro. Pourquoi cette revendication ? Nous avons fait une proposition dans ce sens à la fédération en deux points essentiels. L'objectif est de renouer avec une meilleure gouvernance du sport au Maroc. Nos deux propositions sont la mise en place d'un fair-play financier et l'encadrement de la masse salariale par rapport à un certain niveau de revenus et de dépenses des clubs. La masse salariale doit être limitée à un certain niveau pour éviter tout endettement inutile des clubs. Le FUS foot compte-t-il démarrer la création de sa Société anonyme (SA) cette saison ? Nous sommes affiliés à la fédération et nous suivons ses recommandations. Nous sommes prêts à aller dans ce sens si la fédération est prête à accélérer le rythme. Mais est-ce que le FUS est favorable pour cette transformation en SA ? Aujourd'hui, les clubs ont marqué un temps d'attente sur ce sujet. Nous sommes en pleine discussion sur ce point. Nous ne connaissons pas encore les dates de cette transformation. Généralement, les échéances dans le foot marocain ne sont pas toujours très claires. Des clubs hésitent, mais de notre côté, j'ai eu l'occasion d'exprimer mon point de vue. Je suis adepte de cette transformation pour l'ensemble des clubs. Hélas, certains mettent des bâtons dans les roues pour retarder ce passage obligatoire, notamment à cause de la question fiscale. Comment faire pour que le FUS retrouve son public d'antan ? On a commencé avec la stratégie de nous rapprocher des associations de supporters, comprendre leurs visions des choses, leurs contraintes et leurs demandes, nous continuons dans ce sens. Nous voulons un club dans la cité. Nous avons senti un frémissement à ce niveau. Les supporters viennent ces derniers weekends au stade.