Des participants de plus de 45 pays se réunissent jusqu'au 2 juin à Marrakech dans le cadre de la 11e édition de la conférence annuelle de la SPTF. Il s'agit de la première édition organisée en Afrique du Nord. Une réglementation responsable, la conception de produits adaptés, de services financiers numériques responsables, la responsabilité sociale envers le personnel... Ce sont là les sujets phares qui ont été abordés dans le cadre la 11e édition de la Conférence annuelle de la Social performance task force (SPTF) qui se déroule à Marrakech du 31 mai au 2 juin, en partenariat avec le Centre Mohammed VI de soutien à la microfinance solidaire (CMS) et la Fédération nationale des associations de microcrédits (FNAM). La SPTF est une ONG comprenant différents parties prenantes dans le secteur de la microfinance. C'est donc la première fois que la conférence annuelle de la SPTF est tenue en Afrique du Nord. Qualifiée de franc succès, elle a réuni des participants de contextes professionnels différents venus de toutes les régions du monde et représentant plus de 45 pays. « Nous travaillons ensemble pour développer des normes universelles, qui sont acceptées au niveau mondial en tant que normes en termes de gestion sociale, pour pouvoir approfondir la pratique, mais aussi partager le succès et les défis à travers l'apprentissage entre pairs. Ceci est réalisé durant toute l'année via nos plateformes, mais aussi à travers des réunions comme celles-ci. Cette 11e édition nous permet de partager nos progrès et apprendre de l'expérience marocaine», a déclaré Laura Foose, DG de la SPTF. Pour sa part, Mohamed Allouch, vice-président de la Fédération des associations de microcrédits (FNAM) considère que le choix de tenir cet événement international en Afrique et plus particulièrement au Maroc n'est pas anodin et qu'il est chargé de symbolique. «Le Maroc est une porte d'entrée vers les terres africaines et une plateforme par excellence que le royaume a choisi volontairement d'assumer dans le cadre de sa politique internationale instaurée sous l'impulsion du roi Mohammed VI, qui favorise davantage la coopération sud-sud et engage le Maroc dans une dynamique de partage et de collaboration avec les pays frères de l'Afrique», a-t-il d'abord expliqué dans le cadre de sons discours avant de souligner également que les enjeux sont de taille au regard des taux de croissance enregistrés par les pays africains. «À ce titre, nous jugeons l'opportunité favorable et le contexte opportun pour promouvoir les valeurs de la performance sociale au niveau des pays africains puis accompagner cet essor économique dans les meilleures conditions et concourir à une régulation des performances financières et des performances sociales pour une croissance durable et responsable garante d'un développement socio-économique équitable dans les pays africains», a souligné Mohamed Allouch. Par ailleurs, les professionnels marocains de la microfinance, présents lors de la Conférence annuelle de la SPTF se sont accordés à dire que le secteur du microcrédit au Maroc est considéré comme un leader dans la région MENA et que son succès est imputable au soutien des pouvoirs publics marocains qui ont mis à la disposition du secteur un cadre réglementaire favorable ainsi que par l'appui financier des bailleurs de fonds nationaux et internationaux. À cet égard, Aziz Alouane, représentant du ministère de l'Economie et des finances a particulièrement souligné «la mise en place dès 2009 d'une centrale des risques en guise de protection des bénéficiaires des microcrédits contre le surendettement, mais aussi afin de sécuriser les associations de microcrédits contre les risques de défaillance de leurs clients. De plus, dans un souci de renforcement de la protection du consommateur, le Maroc a mis en place la loi 31-08 édictant les mesures de protection des consommateurs». Aussi, il est nécessaire d'avoir une complémentarité entre la performance sociale et celle financière pour assurer la pérennité des institutions de microfinance à en croire les mêmes professionnels. Pour ce faire, les institutions de microfinance marocaines se sont inscrites dans une approche de proximité avec les populations les plus vulnérables pour accroître l'impact social de leur activité. Les bénéficiaires de plus en plus nombreux Depuis son lancement au Maroc, la microfinance a débloqué plus de 55MMDH de microcrédits pour près de 8 millions de bénéficiaires. La proportion actuelle des clients dans l'urbain est de 58%, contre 42% en milieu rural. Le secteur a par ailleurs généré plus d'un million d'emplois indirects. Les activités financées par le microcrédit concernent en grande partie le commerce et les services (57%), suivis des métiers manuels et de l'artisanat (17%), de l'agriculture (16%). Selon les dernières statistiques, la microfinance a enregistré à fin décembre 2015, un encours de 6,024 MMDH, marquant ainsi une évolution de 6% par rapport à fin décembre 2014. Le nombre des bénéficiaires s'est fixé à 905.90 clients, en progression de 4,5%.