Du 28 avril au 1er mai, le temps s'est arrêté pour un Printemps des Alizés. Pour sa 16e saison, le festival de musique de chambre a confirmé son statut de rendez-vous musical qui compte, avec une programmation de choix. Coulisses Après avoir célébré la musique classique sous plusieurs angles selon les années, de la relation élève-maître, à la musique en famille, la 16e édition revient à l'essentiel, aux premiers maîtres justement, à l'école Viennoise. Pendant 3 jours, Essaouira a vécu des temps forts, de grands moments de musique avec la découverte ou la redécouverte des chefs-d'œuvre de Mozart, Bethoveen, Brahms ou encore Schubert pour ne citer qu'eux. UNE PAUSE DANS LE TEMPS En famille, entre amis ou même seul, le Printemps des Alizés se découvre, se laisse écouter tout en se révélant à chaque fois. Un rendez-vous musical sincère et simple qui montre qu'il suffit d'une identité marquée et d'une passion pour fédérer les gens autour de la musique. Entre Dar Souiri, l'Eglise et la salle Omnisports, souvent pleines à craquer, les festivaliers se baladent à la découverte de trios, quatuors, solistes, orchestres, prêts à jouer pour eux ! «C'est incroyable de jouer aussi proche des gens, en toute intimité. C'est une chance inouïe, je pense que l'on ne voit cela nul part», avoue un des musiciens de l'Ensemble Gustave qui a su reproduire la magie de Brahms et Mozart grâce à la force d'un piano, d'un violon, d'un alto et d'un violoncelle. «Jamais, je n'ai vécu une chose pareille. Nous sommes habitués à être sur une grande scène avec un grand orchestre, loin du public», continue son confrère. Une expérience inédite, possible à Essaouira. Une chance pour les musiciens et pour le public passionné et respectueux. UNE PROGRAMMATION TRIEE SUR LE VOLET Digne des grands compositeurs que le Festival a choisi de célébrer cette année, la programmation a étonné cette année. Fidèle à son exigence en termes de qualité, cette année a été encore plus alléchante ! Quand une soprane, telle que Anaïs Constans, dont la voix est sublimée par le doigté du virtuose Masakatsu Nakano, s'approprie Dar Souiri, cela donne un spectacle éblouissant et de toute beauté. La diva qui reprend l'Ecole Viennoise certes se permet des extraits de grands opéras, piano-voix, a quelques mètres de son public. Une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie, qui a valu une standing ovation de plusieurs minutes aux deux artistes. Outres des formations comme le Trio les Esprits ou encore le Quatuor Arod et le Quator Danel, les concerts de la salle Omnisport ont été dignes des plus grands contes de fées. Le grand Olivier Holt a su diriger son orchestre avec l'élégance qu'on lui connaît, et des voix comme celles de Sarah Laulan ou Eric Vignau se sont révélés à la ville des Alizées. Le tout, sans oublier le joli rendez-vous de la matinée jeunes talents qui continuent de révéler des futures pointures de la musique classique. Le festival joue ce rôle d'école et de tremplin pour cette jeunesse prometteuse. UN FUNAMBULE DE LA MUSIQUE EN CLÔTURE... Et lorsque l'on pensait que le festival allait finir, une surprise attendait le public souri ce dimanche 1er mai à Dar Souiri. Le prodige Thomas Enhco, pianiste et violoniste, allait prendre les rennes de la 16e édition des Printemps des Alizés histoire de l'élever à un niveau supérieur. Petit-fils du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus et qui a comme beau-père le grand Didier Lockwood, Thomas Enhco a commencé le violon a 3 ans et le piano à 6 ans tout en combinant une formation classique et jazz depuis tout jeune. À 10 ans il fait son premier festival, à 12 ans, il écume les scènes et à 13 ans il est déjà remarqué pour faire parties de formations. C'est dire si le petit a du talent. Aujourd'hui, à tout juste 27 ans, le pianiste français a ému aux larmes les festivaliers ce dimanche matin. Avec beaucoup de charisme, de classe et d'humour, il transporte par la force de son doigté magistral, de sa technique hors-norme et de son instinct incroyable. Celui qui a remporté le prix de la Révélation de l'année des Victoires du jazz en 2013, vient de sortir un nouvel album «Funambules», avec Vassilena Serafimova.