Ilyas El Omari, secrétaire général du PAM, a multiplié ses sorties médiatiques fortement polémiques. On comprend aisément qu'une course effrénée contre Benkirane ait été lancée dès son élection, mais on ne s'attendait pas à ce degré de sensibilité, concernant les sujets choisis pour marquer son territoire communicationnel. Ainsi, il a choisi de surfer sur deux sujets hautement sensibles auxquels Benkirane n'aurait pas osé se frotter. Primo, El Omari met en doute la crédibilité des élections de 2011, en annonçant ouvertement que le PAM a été sommé de refréner ses ardeurs pour ne pas aller à contre-courant des mouvements de protestation. Secundo, il estime, dans une sortie récente, que le Maroc a mal choisi le timing de la proposition du Plan d'autonomie et que, par conséquent, il n'a plus de cartes entre les mains. Le dossier des élections comme le dossier du Sahara sont gérés en haut lieu, comme tous les Marocains le savent. Pourquoi alors ressusciter de vieux dossiers, ô combien sensibles, en ce moment précis ? Certes, en période électorale, on aiguise bien ses armes; cependant, qu'il s'agisse d'El Omari, de Benkirane ou de n'importe quelle personnalité politique, nul n'a le droit de se hasarder sur des sujets qui pourraient mettre en doute, vis-à-vis de l'étranger, de la démocratie évolutive prônée par notre pays, ou encore dénigrer notre seule carte dans le dossier du Sahara. Des sujets qui ne se prêtent ni au populisme, ni aux surenchères politiciennes. Jouez plutôt sur le terrain de l'économie, du social, de l'éducation... les sujets ne manquent pas !