Abbas El Fassi, Premier ministre et Driss Benhima, PDG de la RAM ont signé, mercredi, un contrat programme qui encadre le développement et la restructuration de la compagnie à l'horizon 2016. Cette signature vient à point nommé ouvrir le chantier du sauvetage de la compagnie aérienne, à travers une réduction des charges d'un milliard de dirhams par an et un plan d'investissement 2011-2016 de 9,3 milliards de dirhams, dont 1,6 milliard qui seront déboursés par l'Etat sous forme de recapitalisation de la compagnie. Ce n'est un secret pour personne que la RAM connaît une situation financière préoccupante, qui résulte de 3 années successives de crise. «Les années 2009 et 2010 ont été très dures et très éprouvantes pour Royal Air Maroc», argue-t-on du côté de la RAM, en expliquant que la compagnie a souffert des effets de la crise économique mondiale, avec une baisse de la demande, des fluctuations profondes du prix du carburant, une surcapacité sur les marchés porteurs de RAM et une chute continue des tarifs. Les choses se sont même gâtées en 2011. Car avant même que les effets des crises de 2009 et 2010 n'aient été absorbés, la compagnie a subi les effets de facteurs conjoncturels lourds, dont notamment une baisse de l'activité suite aux événements dans le monde arabe et à l'attentat de Marrakech et une nouvelle flambée du prix du carburant. Il fallait donc à tout prix trouver le moyen de sauver la RAM d'autant qu'elle représente un symbole de souveraineté nationale. Driss Benhima et son ministre de tutelle, Karim Ghellab, s'y sont employés plusieurs mois durant. En deux temps C'est justement l'objectif de ce contrat-programme, qui prévoit des mesures permettant à la compagnie de relever les défis de la compétitivité et de consolider et développer sa position sur le marché. Il sera articulé en deux temps. Lors de cette étape, la compagnie pourra capitaliser sur le plan de rationalisation interne élaboré par ses équipes, après un travail acharné durant ces derniers mois. Celui-ci se base sur l'optimisation du réseau, mais aussi sur l'amélioration de la productivité de la flotte à travers sa modernisation et sa rationalisation. En outre, le plan de rationalisation interne table sur la réduction des charges de la compagnie de plus de 1 milliard de dirhams par an. Pour ce faire, la compagnie compte réduire ses coûts opérationnels et optimiser son l'implantation commerciale au Maroc et à l'étranger. Elle compte aussi réduire sa masse salariale. C'est dans ce sens que la RAM a lancé un plan de départs volontaires visant la réduction de ses effectifs de 1.500 personnes entre 2011 et 2013. «Ce plan est déjà lancé et plus de 600 agents ont d'ores et déjà déposé leur demande de départ», signale-t-on auprès de la compagnie. Ensuite, à partir de 2014, un plan de développement sera mis en œuvre, afin d'assurer la pérennité de RAM et son développement dans la perspective d'une croissance continue dans un environnement fortement concurrentiel. Ce programme de développement nécessitera une enveloppe de 9,3 milliards de dirhams. Dans le cadre de ce contrat-programme, l'Etat accompagne la RAM, à travers une contribution au capital de la compagnie d'un montant de 1,6 milliard de dirhams. Ce plan de développement devra aussi permettre à la RAM de respecter sa vocation, conformément aux orientations définies par l'Etat, en particulier celles liées au rayonnement du pavillon marocain, à la promotion du tourisme, au service en faveur de la communauté marocaine à l'étranger et au développement territorial à travers la desserte domestique. La RAM semble donc avoir trouvé les moyens de son sauvetage. Sauf que cela se fait dans une zone d'extrême turbulence en terme de finances publiques.