L'étape de transition de la métropole vers le numérique et la dématérialisation nécessite un accompagnement via une politique publique dédiée exclusivement aux enjeux de la transformation de Casablanca. Si l'apport des plateformes technologiques pour les villes est indéniable, la problématique de la gestion de tous les partenaires derrière la dynamique d'un écosystème de smart city reste posée. Lors d'un séminaire organisé jeudi dernier par e-medina et Maroc Numeric Cluster, à la CGEM-Casablanca, la question de la dynamique propre à la métropole a été débattue à plusieurs niveaux. «Au-delà de la dimension technique, le numérique est actuellement un levier de développement. Les données de Casablanca sont un gisement d'opportunités pour les entreprises», a indiqué Mehdi Kettani, vice-président de la commission RD à la CGEM. Les travaux des deux panels tenus lors de cette rencontre, et qui devraient être restitués sous la forme d'un livre blanc en juillet 2016, se sont focalisés sur l'impact de la valeur ajoutée du numérique et de la dématérialisation sur la compétitivité du tissu productif au sein de la capitale économique. La transformation de la chaîne d'exploitation des données reste primordiale «en vue de faire de Casablanca un business case réussi», ainsi que l'a fait souligné Saloua Karkri, présidente de l'APEBI. Parmi les mesures importantes citées par les experts présents lors de ce séminaire figure la mise en place d'une instance de gouvernance dotée d'une nouvelle politique publique qui devra remettre en cause un certain nombre de modèles. La vocation de cette instance sera essentiellement liée à un développement maîtrisé de la smart city. Le schéma qui s'est dégagé, de l'avis de plusieurs intervenants, fait ressortir la place centrale de la donnée urbaine et de ses modes d'exploitation. Les acteurs de la ville devront également confronter un double challenge qui consiste à maîtriser le coût des projets, tout en améliorant la qualité du service fourni aux citoyens. La phase de transition devrait aussi tenir compte de l'impact négatif des distorsions qui peuvent être induites par le retard du public à mettre en place les infrastructures de base relativement aux exigences de l'hyper connectivité de l'espace urbain, avec tout ce que cela nécessite comme capteurs, connectivité et applications. Mohamed Lakhlifi Président du cluster e-Madina Les données et leur exploitation peuvent procurer un avantage concurrentiel déterminant pour les pays et les villes, au bénéfice des citoyens et des entreprises. Mais que valent ces données ? Leur valeur est déterminée par l'utilité et l'usage que l'on va en faire. C'est là un changement majeur dans la chaîne de valeur classique où un produit ou service est évalué en fonction de son coût de production et sa rareté. On est aujourd'hui face à des données abondantes et à une multiplication des sources de production de ces dernières. C'est l'utilité de la donnée qui fait sa valeur. L'on peut imaginer par exemple le citoyen de demain comme un producteur de données à travers son smartphone; ce dernier deviendrait capteur en temps réel de pollution atmosphérique, de pollution sonore, de trafic routier et de température... il fait déjà office de moyen paiement. Autant d'objets connectés que de smartphones en ville qui remontent, en temps réel, des données au niveau central. Tags: Casablanca