Depuis samedi soir, beaucoup d'images se sont succédées dans mes pensées, m'empêchant de trouver des qualificatifs à attribuer à ce qui s'est passé au complexe Mohammed V. Ce n'est certainement pas parce que je n'ai jamais vécu ce genre de scènes, loin s'en faut malheureusement. J'ai vécu, jeune étudiant à Strasbourg, mes premières expériences «conscientes» en suivant à la télé ce qui se passait au stade Heysel, à Bruxelles, où 39 Italiens, tous supporters de la Juventus de Turin, se faisaient assassiner par leurs rivaux anglais de Liverpool. Jusqu'à cet événement, la violence dans les stades s'arrêtait, pour l'adolescent que j'étais, aux insultes collectives au stade Hassan II de Fès, mais il s'agit d'une violence qui a expliqué beaucoup de comportements incongrus a posteriori, dans ma vie. Dimanche, j'ai été interpellé par un communiqué fédéral émanant de Rabat, sanctionnant le Raja. La fédération convoque un dimanche sa commission de discipline, alors que le Raja ne devait jouer à Casablanca que 3 semaines plus tard! Encore une mesure populiste, c'est malheureusement ce qui m'est venu à l'esprit! Puis je me suis remémoré la fois où, aux abord du Parc des Princes à Paris, j'ai assisté, médusé, à une bataille rangée entre supporters du PSG et de Marseille. Et ensuite, et dans un désordre d'esprit et de pensées, j'en suis revenu à samedi soir, et ai constaté que, contrairement à Bruxelles, Paris et Fès, cette fois-ci, c'est entre eux et eux seuls, et ai trouvé un début de réponse à mon refus chronique -et spontané- d'amener mes enfants, pourtant amoureux du football, au stade. Pourtant, je les ai déjà amenés au stade à Paris, à Barcelone, à Madrid et à Marrakech, lors de la finale de la Coupe du monde des clubs ! Cela n'a pas cessé de me torturer l'esprit ! Et hier matin, je me suis rappelé qu'après le Heysel, Thatcher avait interdit la participation des clubs anglais aux coupes européennes pendant 10 ans. Après les incidents du Parc des Princes, Sarkozy avait interdit aux 2 ultras du PSG l'accès du stade, sans pour autant les interdire car aujourd'hui, dans des cafés de Bastille, ces derniers regardent leur PSG à la télé. Et je me suis surtout rappelé qu'après le dernier derby et ses malheurs, nous n'avons eu droit qu'à des mesures populistes; que de réunions bidons nous ont été relayées par une presse complaisante, et je me suis douloureusement rappelé du communiqué commun signé par les présidents du Raja et du WAC, et qui a eu gain de cause face à la décision de fermer le stade pour mise à niveau, entre autres sécuritaire. Je pense aujourd'hui, comme la plupart de mes amis amoureux du football,, que c'est dans le traitement adéquat et ferme de l'atrocité que surgit l'espoir. Heureusement que l'on peut se rabattre sur le Barça et le Real. Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours... Oussama Benabdallah, Enfant de la télé Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.