L'attractivité des territoires se jouent au niveau des nations mais aussi à l'échelle des villes. Comment Casablanca peut-elle réussir ce pari ? Eléments de réponse. Aux yeux des investisseurs internationaux, Casablanca est un territoire attractif pour les capitaux étrangers. La ville se classe parmi les quatre premières villes africaines offrant les meilleures conditions d'installation sur le continent. Ainsi le Best Business Friendliness, classe Casablanca à la 4e position en 2014. La ville blanche obtient le même classement par le Foreign Direct Investissement Index (FDI) de 2012. La wilaya du Grand Casablanca avait commandé une étude dans le cadre de la préparation du Plan de développement 2015-2020, relative à la prospérité économique de la région. Cette étude a été pilotée par le think tank Conseil de développement et de la solidarité (CDS), en collaboration avec le cabinet Roland Berger. Les résultats fixent les priorités en matière d'amélioration du climat d'affaires dans la région. Constats et propositions Premier constat de l'étude : «Le Maroc et Casablanca sont perçus comme attractifs pour les investisseurs étrangers». Cette attractivité se fonde sur sept dimensions : l'environnement économique, politique et social ; le capital humain ; les infrastructures ; le financement ; l'environnement administratif et légal et la promotion. «L'analyse révèle quatre principaux axes d'amélioration», explique l'étude menée en 2014. Les points à améliorer sont la disponibilité du foncier, la formation des RH, le financement et les procédures administratives et mécanismes fiscaux mis à la disposition de l'investisseur national ou international. Ces freins à l'investissement sont contrebalancés par des forces et des opportunités qu'offrent aujourd'hui le Plan de développement et les plans sectoriels (voir schéma). L'étude a proposé cinq actions à mener conjointement par le Centre régional d'investissement, l'Agence marocaine de développements des investissements (AMDI) et le ministère de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique (MICIEN). Sur le rôle et les prérogatives des organismes de promotion des investissements, le CDS propose de «définir le périmètre de prise en charge et les missions de chacun des acteurs». Ensuite de mettre «en place une plateforme d'échange trimestrielle entre l'AMDI, le CRI, la commission régionale et l'ensemble des délégations ministérielles pour faire l'inventaire des contacts pris, des difficultés rencontrées et des dossiers traités». Concernant le volet communication aux investisseurs, l'étude recommande, en premier lieu, de «formaliser une charte d'investissement du Grand Casablanca pour rassembler et expliciter l'ensemble des régimes spécifiques applicables pour l'investisseur». Dans un deuxième temps, l'étude insiste sur le développement «d'un concept de branding pour Casablanca et mettre en place une proposition de valeur unique en ligne avec l'ambition économique et sociale de Casablanca». Enfin, «de mettre en place un dispositif de mise à jour des supports de communication en ligne avec les nouvelles orientations stratégiques de Casablanca». Ces améliorations à venir devraient également prendre en compte la nature du tissu économique local. «Le Casablanca d'aujourd'hui est principalement industriel, financier et immobilier», note l'étude de CDS. Malgré son poids dans l'économie de la région, l'industrie est aujourd'hui en perte de vitesse. «L'industrie casablancaise perd des emplois et attire moins d'investissements en comparaison avec le reste du Maroc», ajoute l'étude. La taille des entreprises casablancaises est une donnée structurelle dans le reste des secteurs. Elle est dominée par les TPE. «Les entreprises du Grand Casablanca sont principalement des TPE, 90% d'entre elles ont moins de 5 salariés», révèle cette étude. Les entreprises de plus de 20 salariés sont principalement concentrées dans les services. Le secteur tertiaire est aujourd'hui, le plus grand employeur de la région. Les services emploient 40% des actifs du Grand Casablanca, soit 540.000 personnes. À noter que 30% des entreprises de services du Grand Casablanca sont localisées dans la préfecture Casa-Anfa. Le BTP est également un secteur important dans la région, mais il demeure dominé par l'informel. Le secteur compte 18.000 entreprises dont les 3/4 sont informelles.