Moncef Belkhayat : Vice-président du Conseil régional de Casablanca-Settat Six mois après son élection, quel est le bilan de l'équipe dirigeante de la région Casablanca-Settat ? Le bureau de la région a été élu en septembre 2015 mais la passation des pouvoirs n'aura lieu que la semaine prochaine ! La publication du l'arsenal juridique, notamment les décrets d'application de la loi organique sur les régions, a pris beaucoup de temps. Nous sommes en train de travailler de concert avec le ministère de l'Intérieur pour que cette passation se fasse dans les meilleurs délais. Ceci veut-il dire que le Conseil n'a pas pu travailler tout ce temps ? Entre temps, nous avons mis en place un programme de visite sur l'ensemble du territoire de la région. Le président, Mustapha Bakkoury, a pu visiter l'ensemble des provinces. Un dispositif de swot analysis a été mis en place sur le territoire pour connaitre les forces, les opportunités, les faiblesses et les menaces. Cette démarche permettra de mieux appréhender les problèmes structurels de la région. Ce diagnostic balise le terrain pour inscrire notre action dans une vision prospective pour l'avenir de la région dans les vingt prochaines années. Où est le Plan de développement régional (PDR) pour Casa-Settat ? Sur ce sujet, nous avons lancé deux études d'envergure. La première concerne un projet de PDR et la deuxième la mobilité dans la région pour analyser les besoins en termes de transport. Les appels d'offres ont été déjà lancés. Les résultats seront prêts dans quelques mois pour passer à la phase d'exécution. Ce Plan se veut complémentaire avec le Plan de développement du grand Casablanca 2015-2020, signé devant Sa Majesté le Roi. Le PDR a pour but est de permettre le développement de Casablanca, en parallèle aux autres villes de la région comme Settat, Mohammédia ou Benslimane. Avez-vous une vision pour créer cet équilibre entre les sept provinces de la région ? Notre vision pour créer un équilibre entre le chef lieu, Casablanca, et les autres provinces va être déclinée dans le PDR. Elle se base la nécessité de permettre une symbiose entre cet ensemble. Casablanca est un pôle économique des services, El Jadida est le pôle industriel et Settat le pôle agricole. Chacune de ses villes à des forces qu'il faut combiner pour créer un ensemble territorial fort et cohérent. Le prochain PDR devrait répondre à cet objectif. Le Plan sur la mobilité est également crucial car il permettra de lier ses villes entre elles. Au sein du Conseil régional, croyez-vous en à la vocation industrielle de Casablanca ou bien l'avenir de la ville sera pour les services avec le projet de Casablanca finance city (CFC) ? Casablanca a su s'imposer comme une ville de services avant même le projet de CFC. Déjà, la ville accueille des investissements importants dans le domaine de l'offshoring et le nearshoring. Casablanca se prépare également à devenir une station touristique « loisirs et shopping ». Donc, Casablanca devient une grande plateforme des services IT, finance et tourisme. Ce positionnement ne signifie pas que nous nous négligeons la vocation industrielle de la ville et de la région. Les écosystèmes industriels, comme politique gouvernementale, permet à la capitale économique d'être un une place importante pour l'industrie aéronautique et préserver le rôle du textile au sein du tissu industriel casablancais. Les écosystèmes permettent de créer un cercle vertueux par l'implantation d'industriels nationaux autour d'un investisseur international. Le Conseil régional dispose-t-il des moyens nécessaires, financiers en particulier, pour mener à bien sa mission ? Je vais jeter un pavé dans la marre : la région est sans moyens. Nous étions obligés de reconduire le même budget du Conseil que l'année dernière qui est de l'ordre de 500 millions de DH. Atteindre les objectifs qu'on s'est fixé et la réalisation du PDR et répondre aux attentes des citoyens nécessite de revoir les budgets de la région. Il faudrait au moins 4 à 5 milliards de DH pour atteindre nos objectifs. Ces prévisions devront être confirmées par des études en cours Nous devons disposons d'un budget d'une telle taille pendant dix ans pour faire de Casablanca-Settat une locomotive économique permettant la création de l'emploi et vecteur de croissance. Quelle est votre priorité aujourd'hui ? Notre priorité est de disposer des mécanismes juridiques de la nouvelle région. Il se trouve que nous sommes toujours dans l'attente des décrets d'application. Aujourd'hui, nous ne sommes pas mesures de mettre en place notre vision. Pour cette raison, soyons clairs avec les citoyens : nous sommes dans une année de transition. Certes, pour les citoyens nous sommes à la tête de la région depuis septembre, sauf que dans la pratique ce n'est pas encore vrai sur le terrain. Le transfert des pouvoirs du wali et des gouverneurs vers le conseil régional ne devrait se faire qu'à partir du mois d'avril. Ce transfert se fait main dans la main avec les autorités, en parfait partenariat. La loi organique permettra-t-elle aux élus d'exercer leurs prérogatives ? Cette nouvelle loi donne tous les pouvoirs aux élus. Les élus seront mis devant leurs responsabilités quand à la réussite de leur mandat. Nous devons apporter le développement économique et social dans chacune de nos régions. On espère que le bureau de Casa-Settat pourra améliorer la vie des citoyens de la région grâce à un programme économique et social efficace permettant la création de la valeur ajoutée et des emplois pour les jeunes.