On ne cessera jamais de le dire, la faible intégration politique et économique coûte cher à l'Afrique du Nord, et par ricochet, à l'ensemble du continent. Pis, les pays de la région septentrionale de l'Afrique se retrouvent quasiment tous embarqués dans le bourbier libyen, que les pays de l'OTAN ont favorisé en 2011, avec l'élimination de Mouammar Kadhafi. Cette nouvelle donne sécuritaire matérialisée par l'activisme de plusieurs groupes djihadistes en Libye complique en effet la situation dans les pays voisins. La Tunisie en est la première victime. En plus des attentats perpétrés sur ses destinations touristiques phares et dans la capitale Tunis, le pays du jasmin fait face depuis quelques semaines, à l'infiltration dans la localité de Ben Guerdane, d'éléments qui se revendiqueraient du groupe «Etat islamique». Ce qui en dit long sur la dégradation du niveau sécuritaire et de son impact sur le moral des probables investisseurs qui entendaient reprendre le chemin de Carthage. Pour autant, du côté des responsables tunisiens, on se veut rassurant : la Tunisie reste une destination pour les investisseurs. Mieux, le gouvernement tunisien entend à son tour se tourner vers l'Afrique, et cherche même à y intégrer des groupements régionaux. Ce courage et cette détermination sont à saluer et à soutenir. Pour le Maroc, cela passe par un rapprochement avec son voisin, afin de réfléchir, avec les pays du continent, sur une politique africaine commune, mutuellement «gagnant-gagnant».