Le Conseil régional du tourisme de la région de Rabat mène difficilement sa mission depuis des années en raison de la faiblesse des moyens financiers mis à sa disposition. La notification par le Conseil de la région Rabat-Salé-Kénitra, d'un budget d'un million de dirhams, est saluée par le CRT qui ne recevait, dans le meilleur des cas, que 300.000 DH par an. Le Conseil régional du tourisme (CRT) de Rabat ne lâche pas prise, en dépit de la faiblesse des moyens financiers mis à sa disposition. Il faut dire que durant des années, ce Conseil a dû avaler des couleuvres et a difficilement mené sa mission en l'absence d'une dotation budgétaire suffisante, non seulement pour la promotion du tourisme dans la région mais aussi pour son fonctionnement. La directrice de cet organisme, Nadia Benslimane, ne cache pas sa joie de la notification, par le Conseil de la région, d'un budget d'un million de dirhams au profit du CRT durant cette année 2016. Cette enveloppe budgétaire peut paraître dérisoire par rapport aux enjeux touristiques régionaux. Cependant, elle dépasse de loin les 300.000 DH en tout et pour tout que le CRT recevait jusque-là (et pas tous les ans !). « Avec le budget du Conseil de la région, on peut mener des actions de promotion», résume Nadia Benslimane, l'air optimiste malgré les contraintes. Quid des partenariats? L'espoir est de pouvoir mobiliser tous les acteurs pour développer ce secteur considéré comme prioritaire dans la région. Les professionnels censés contribuer à l'effort de promotion de la destination de Rabat ne cotisent pas au profit du CRT. Malgré la faiblesse des moyens financiers, le Conseil est appelé à aller de l'avant. En cette année 2016, les priorités s'articulent autour de la restructuration du CRT et sa mise en conformité avec le nouveau découpage régional. La fusion des deux régions Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs et Gharb-Chrarda-Bni Hssain est considérée par le CRT comme un enrichissement considérable du potentiel touristique aussi bien sur le plan de la diversité que sur celui de la complémentarité. Mobilisation Outre cette mission de restructuration, l'intérêt sera porté sur la fédération de tous les acteurs régionaux qui sont en mesure de développer le secteur du tourisme dans l'ensemble de la région Rabat-Salé-Kénitra. Sur le volet de la promotion, l'objectif est de positionner Rabat et région comme une destination touristique à part entière, d'autant plus que la région regorge d'atouts. Le potentiel culturel arrive en tête. «La région dispose d'un potentiel d'attraction permettant d'attirer un grand nombre de touristes, aussi bien sur le plan culturel avec le binôme Rabat-Salé complétés par une offre balnéaire et nature», précise la directrice du CRT. La capitale occupe une place de choix au sein de la région. «Ville lumière», elle en effet est positionnée dans le cadre de la Vision 2020 «capitale culturelle verte». De l'avis de Nadia Benslimane, Rabat est sans aucun doute la destination phare de la région de par son patrimoine historique classé au patrimoine mondial de l'Humanité, son patrimoine culturel (musées, théâtre, galeries, manifestations internationales etc.) et aussi avec plus de 95% de la capacité en lits de la région. Sur le plan de l'infrastructure touristique, la région est dotée de 6.186 lits, concentrés essentiellement sur Rabat avec une offre à plus de 60% en 4 et 5 étoiles. La directrice du CRT estime que ces infrastructures méritent plus d'attention de la part des autorités en charge du secteur afin de répondre aux besoins de la clientèle à la recherche d'un produit de qualité aussi bien au niveau des équipements que du service et de l'animation. Grandes potentialités touristiques La région Rabat-Salé-Kénitra est dotée de grandes potentialités touristiques. Le président de la région, Abdessamad Sekkal, cite notamment les deux médinas de Rabat et Salé qui disposent d'un grand potentiel à développer. Il s'avère impératif, selon lui, de passer de la phase où Rabat était considérée comme une étape touristique pour qu'elle devienne une destination touristique en s'appuyant sur le programme très ambitieux lancé par le roi Mohammed VI «Rabat ville lumière». Ce programme vise à en faire une destination culturelle (médinas, musées, festivals...). La nouvelle stratégie prévoit également le développement de l'éco-tourisme. La région dispose des sites d'intérêt biologique à fort potentiel touristique (Moulay Bousselham, Oulmès...) qu'il faut développer, de l'avis du président de la région. Le responsable régional penche aussi pour le développement du tourisme rural et du tourisme de sport. Quelques niches sont également à explorer au niveau du tourisme balnéaire.