La région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër a lambition de devenir une des destinations touristiques les plus prisées non seulement à léchelon local mais aussi international. Le CRT (Conseil Régional du Tourisme) de Rabat et région vient ainsi de voir le jour dans un contexte stratégique marqué par les implications de la vision 2010. Cest au siège de la Wilaya de Rabat que sest tenue, le 25 novembre, lAssemblée générale constitutive du CRT (Conseil Régional du Tourisme) de Rabat en présence notamment de Hassan Amrani, Wali de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër; Hassan Kacimi, secrétaire général du ministère du Tourisme; ainsi que Abdelkébir Berkia, président du Conseil Régional de Rabat. Le Wali a demblée rappelé les potentialités touristiques énormes dont jouit la région. «Nous sommes dans une région au centre du pays. Les différentes villes qui composent la région disposent, chacune delles, despaces et de produits touristiques spécifiques en termes dhistoire et doriginalité culturelle. Nous disposons, pour notre part, dinfrastructures importantes et nous entamons des chantiers prometteurs, à savoir le grand projet daménagement sur les côtes du Bouregreg et le projet de modernisation du transport collectif via le tramway», a précisé le Wali. Lors de son intervention, le secrétaire du ministère du Tourisme a indiqué que la réussite de lexpérience des autres CRT servira de modèle à celui de Rabat et région. Selon lui, il est vrai que lobjectif 2010 est ambitieux, mais néanmoins il nest pas difficile à réaliser. «Nous allons passer de 80.000 à 200 000 lits. Alors que durant les années 90, on réalisait 1.500 lits par an, nous allons passer à 9.500 lits pour être en phase avec la vision 2010», précise-t-il. Le grand objectif reste la création de lemploi direct et indirect, sachant que dans le secteur touristique, pour chaque emploi direct, cinq emplois indirects sont créés. En effet, les chantiers du Plan Azur apportent des réponses à cet objectif. «Le balnéaire reste la principale destination des touristes de lEurope du Nord», explique Hassan Kacimi. À côté du balnéaire, dautres produits demandent toutefois à être développés : culture, artisanat, tourisme rural, etc. Il ny a pas que le balnéaire dans la région Le deuxième chantier cité par le secrétaire général du ministère du Tourisme est la formation. Ainsi, «60.000 personnes seront formées dans les métiers du tourisme», annonce-t-il en insistant sur le fait que lenvironnement général, concernant laccueil dans les aéroports, la qualité de lartisanat, lanimation et la propreté doit saméliorer. Cest une vision quil faudra piloter grâce à la mise à niveau de tous les intervenants, et qui devrait surtout sinscrire dans la continuité. «Le grand défi, cest en fait de maintenir la confiance, la cadence des investissements, le flux des touristes et le taux de remplissage des chambres», martèle Hassan Kacimi. «Tout ce processus de développement ne devrait pas être fait spécialement pour les touristes, mais doit sinscrire dans la volonté daméliorer la vie des citoyens marocains», conclue-t-il. Après ce diagnostic, Samir Khaldouni Sahraoui, directeur général de Sogatour et président du Comité exécutif du CRT nouvellement créé, a apporté un éclairage sur lenvironnement global du CRT de Rabat et région. Concernant la mission de cette entité, elle se résume, selon lui, à un objectif global consistant à fédérer une action concertée pour focaliser lattention des pouvoirs publics, de la profession, des acteurs nationaux et internationaux du secteur du tourisme ainsi que des marchés émetteurs sur la destination touristique Rabat et région. Rabat faiblement dotée en capacité hôtelière Sagissant des moyens, ils proviendront principalement, comme pour les autres CRT, des ressources de la région elle-même (à titre dexemple, la région dAgadir finance son CRT à hauteur de 15 millions de DH), de lONMT (Office National Marocain du Tourisme) et des cotisations des membres. Le budget du CRT Rabat sera présenté dans les 60 jours suivant lAssemblée constitutive. Aucun projet ne peut aboutir sans une approche de stratégie marketing bien définie et ciblée. Celle du CRT sera ainsi axée sur lanalyse et le diagnostic de la capacité attractive actuelle de la région en tant que destination touristique sur le plan national et international. Un diagnostic préalable a permis de dégager les constats suivants : Rabat est dotée de lune des plus faibles capacités hôtelières du Royaume (4.400 lits classés contre plus de 35.000 pour Agadir). Cest assurément là un chantier quil faudrait mener à bien tout en tenant compte des spécificités de la région. En effet, en plus dêtre la capitale du Royaume, Rabat est un symbole fort de lhistoire passée et récente du pays. Elle constitue, aux côtés de Salé, un binôme historique baigné par les deux rives du Bouregreg. Pour ce qui est des performances actuelles de la destination Rabat sur le marché international, il faut admettre que, bien quétant principalement une destination daffaires, la ville na pas échappé au contre-coup de la conjoncture internationale depuis la fin de 2001. Au niveau du marché national, lévolution des nuitées révèle une demande stable pour cette destination au cours des six dernières années. Promouvoir la région auprès des MRE Un autre constat important est le tourisme généré par les MRE, qui évolue positivement. Le CRT de Rabat sattachera donc, en partenariat avec lONMT, à promouvoir la région auprès de la population MRE. Pour ce qui est des marchés les plus attirés par la destination Rabat, la France reste le premier pourvoyeur. Mais il faut citer aussi dautres sources comme les marchés arabe, américain, italien, espagnol et japonais. Concernant la composante des prix, le CRT Rabat et région sengage à étudier le positionnement de prix le plus adéquat de lhôtellerie sur le créneau du moyen et haut de gamme tout en tenant compte des spécificités de la capitale. Dailleurs, la région profitera dune identité visuelle qui constituera un label, ou trademark, pour Rabat et toute sa région en tant que destination touristique globale. Enfin, des campagnes publicitaires et des actions de relations publiques seront lancées, notamment la participation aux foires et aux salons internationaux du tourisme, des semaines culturelles, des forums dédiés à linvestissement touristique dans la région, etc. Des actions qui feront, à coup sûr, de cette zone une destination des plus prisées à léchelon national et, peut-être un jour, au plan international.