Etablir un référentiel avec des normes spécifiques, garantir sa mise en œuvre afin de mettre en place une structure organisationnelle. C'est cela, une démarche de certification. Est-ce que cette démarche apportera une plus-value technique et économique à l'entreprise?Est-ce que les exigences nécessaires pour sa mise en œuvre sont réunies? Autant de questions auxquelles nous avons essayé de répondre avec l'aide de spécialistes. Une certification, pourquoi faire ? La certification permet à la PME de normaliser son savoir-faire en référentiel simplifiant, ainsi que ses relations contractuelles avec ses partenaires économiques. Elle constitue un facteur de rationalisation de la production et de la satisfaction des clients. Son apport à l'amélioration de l'organisation de la PME a pour effet de réduire les non conformités et les pertes, souvent cachées, qui engendrent pour une entreprise n'ayant pas entamé une telle démarche un important manque à gagner. La certification, régie par un système de management qui permet la surveillance continue de l'organisation de l'entreprise, génère une dynamique de pérennisation et contribue à améliorer la notoriété et l'image de marque de la PME. Comment réussir sa certification qualité? Rechercher la qualité ne veut pas obligatoirement dire atteindre des performances de production ou de services maximales. Il s'agit de se conformer à des spécifications définies afin de répondre à un besoin bien précis, selon un coût donné. La quête de la qualité totale ne peut aboutir sans certains facteurs préalables indispensables. Il y a d'abord les facteurs structurels, à savoir une bonne visibilité, des ressources humaines disponibles et motivées et une bonne santé financière. Ensuite, il y a les facteurs psychologiques relatifs à l'engagement et à la volonté du chef d'entreprise. Coût ou investissement ? La démarche qualité est un choix stratégique de la PME. Elle signifie que l'entreprise agit sur son environnement plutôt que de le subir. La grande question est souvent de savoir combien coûte cette qualité. Pour les esprits analytiques, la question se démultiplie et devient: combien ça rapporte ? Quand réaliserai-je un retour sur investissement ? Quels sont les critères d'évaluation du coût d'un projet de certification ? Le projet de certification est un investissement vite amorti (de 2 à 3 ans). Le recours à l'assistance d'un cabinet conseil pour l'accompagnement de base de l'entreprise est situé entre 200.000 DH et 300.000 DH pour une PME et pour une seule certification. Il est de deux à trois fois plus important pour les grandes structures et les entreprises ayant plusieurs sites.Le coût de la certification, pour sa part, représente de 20 à 30% du coût d'accompagnement. Cette certification est valable pour 3 ans. Le volume de travail au départ est relativement important. La bonne mise en œuvre du projet de certification requiert le recrutement d'un responsable du projet en interne, son salaire étant fonction de la taille de la PME. Choisir le meilleur guide pour vous orienter Choisir entre les dizaines de cabinets conseils qui exercent au Maroc. Quel imbroglio ! Tous ne sont pas des experts, mais tous affirment être le partenaire de choix pour la prestation escomptée. Quelques règles permettent à l'entreprise d'éviter de faire des erreurs de casting. Le cabinet conseil doit être structuré avec des effectifs permanents et non des consultants travaillant en «free lance». Les packages tout compris qui ne font pas la distinction entre l'accompagnement et la certification sont à éviter, les deux processus devant être totalement indépendants et séparés dans le choix et dans le temps. La qualité est un long fleuve tranquille Il existe 6 étapes à franchir afin de faire concrétiser un projet de certification. D'abord, un état des lieux propre à identifier les écarts entre les pratiques de l'entreprise et les exigences de la norme choisie. Ensuite, un plan de formation s'avère indispensable pour sensibiliser et pour impliquer tout le staff. Vient ensuite la phase de conception, qui consiste à établir la politique de certification et les processus du système de management et à définir le calendrier de travail. La durée moyenne pour concrétiser une réussite durable de la certification oscille entre 12 et 24 mois. Tout dépend bien sûr de la taille de l'entreprise, mais surtout du degré de mobilisation de ses ressources humaines. La période citée est d'ailleurs le temps nécessaire à l'implantation du système de management et à l'élaboration des documents exigés et pour valider le système sur le terrain. Cela débouchera probablement sur un examen blanc de l'entreprise, ultime réglage avant l'audit de certification. Les principales normes La norme ISO 9001: 2008 fait partie de la série ISO 9000, qui est composée de deux autres normes ISO 9000 et ISO 9004. Elle est considérée comme étant la norme de système de management, en termes d'entreprises certifiées, la plus importante mais également la plus ancienne. Cette norme est un référentiel pour la mise en place d'un système de management de la qualité. Cette norme s'adapte à tout type d'entreprise quelle que soit sa taille, sa structure ou son secteur d'activité. Elle permet d'améliorer en continu la satisfaction des clients de l'entreprise et offre à l'entreprise une approche innovatrice pour la maîtrise de ses processus, de son organisation et de l'information. Seul bémol, elle est plus orientée vers le client que vers le personnel et les résultats de l'entreprise. La norme OHSAS 18001 2007 (Occupational Health and Safety Assessments Series) est un référentiel qui ne fait pas partie des normes ISO. Les organismes de certification délivrent néanmoins des certificats sur la base de ce référentiel. Il spécifie les exigences à respecter par l'entreprise pour la mise en place d'un système de management de la santé et de la sécurité au travail. D'autres normes existent, comme la norme ISO14001 2004, qui permet aux entreprises de minimiser les impacts de leurs activités sur l'environnement; la norme ISO 2000 2005, qui spécifie les exigences d'un système de management de la sécurité des denrées alimentaires et qui englobe les deux normes HACCP et ISO 9001 ; la norme ISO 27001 2005, qui fournit un canevas pour la mise en œuvre, le maintien et l'amélioration d'un système de management de la sécurité de l'information (SMSI). Le SMSI est destiné à choisir les mesures de sécurité afin d'assurer la protection des actifs d'une entreprise sur un périmètre défini.