Le secteur ferroviaire sénégalais est à l'agonie. Il présente un grand défi pour l'actuel gouvernement mais présente aussi des opportunités intéressantes aux investisseurs. Dans le cadre de la politique de relance du secteur, le gouvernement entend y investir des milliards. Le train ne siffle plus au Sénégal. L'infrastructure ferroviaire est obsolète et très mal entretenue. Toutefois, les quelques mètres de rail et de wagons existant aident les industries extractives et minières à acheminer leurs produits. Voilà un secteur qui, jadis générait beaucoup d'argent, constitue un casse-tête chinois pour les régimes qui se sont succédés au pouvoir. Sa privatisation dans le cadre des politiques d'ajustements structurels prônés par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale dans les années 1990, a fini de le plonger dans une léthargie totale. Le secteur continue toujours d'être à l'agonie, plongeant ainsi dans la torpeur certaines localités où l'activité ferroviaire était jadis dense. Renaissance Constatant cet état de fait, le chef de l'Etat, Macky Sall, s'est engagé dans une nouvelle dynamique de relance du secteur ferroviaire. Dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), il annonce des projets de réhabilitation du chemin de fer, gage d'une création d'emplois. À ce titre, le gouvernement a bouclé un financement de 80 millions de dollars rien que pour des études de relance de l'axe Dakar-Bamako, auprès de la Banque mondiale. À cela viennent s'ajouter les projets de modernisation des deux voies entre Dakar et Thiès et une ligne à écartement standard de l'Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) à Dakar (50km). Il est aussi prévu la réhabilitation de la ligne Dakar-Thiès avec 2 fois 2 voies sur 70 km et un écartement métrique à rénover. Le gouvernement prévoit aussi de construire un tramway à Dakar, long de 35 km, avec deux voies. La réhabilitation de la ligne de chemin de fer actuelle Dakar-Kidira-Bamako est également d'actualité. Opportunités Pour la ligne Dakar-AIBD et la modernisation des voies ferroviaires Dakar-Thiès, l'Etat a estimé qu'un coût prévisionnel de 155 milliards de FCFA est nécessaire pour concrétiser ces projets. Le coût prévisionnel de construction de la nouvelle ligne de chemin de fer à écartement standard sur 757 km, qui fait partie du corridor inter-Etats, est de 542 milliards. La réhabilitation de la ligne Dakar-Kidira coûtera 285 milliards. Le tramway va coûter 370 milliards. D'ailleurs, le gouvernement sénégalais a signé un mémorandum avec une société chinoise dénommée China Railway Construction Corporation (CRCC) pour la ligne de l'AIBD. «Nous ne sommes pas fermés à un canevas mais la Chine est très en avance dans les négociations», avait souligné le secrétaire d'Etat au réseau ferroviaire: Abdou Ndéné Sall. Bollore et Dangote en lice La ligne à écartement métrique du chemin de fer Dakar-Bamako, qui était gérée par la société Transrail, connaît déjà des prétendants pour sa future gestion. En plus du groupe nigérian Dangote, la multinationale française Bolloré se positionne pour la reprise de cet axe.