Le programme de développement spatial de la province d'Al Hoceima, baptisé «Al-Hoceïma, Manarat Al Moutawassit» permettra de réduire les disparités territoriales au sein de la région du Nord. La date du 17 octobre 2015 restera gravée dans la mémoire des habitants et dirigeants de la province d'Al Hoceïma. Ce jour-là, le roi Mohammed VI a procédé, à Tétouan, au lancement du programme de développement spatial de la province d'Al-Hoceima (2015-2019), baptisé «Al Hoceïma, Manarat Al Moutawassit» (Al Hoceima, ville phare de la Méditerranée). Onze ans après le séisme ayant frappé cette région du Nord du Maroc, Al Hoceima bénéficie d'un programme de développement de 6,515 MMDH. La relance d'une province «Ce programme vise le développement des milieux urbain et rural de la province, ainsi que la consolidation des acquis et réalisations enregistrés depuis le discours royal historique du 25 mars 2004 à Al Hoceima», explique Ilyas El Omari, président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. «Ce programme quinquennal s'articule autour de cinq principaux axes, à savoir la mise à niveau territoriale, la promotion de l'environnement social, la protection de l'environnement et la gestion des risques, le renforcement des infrastructures et le développement de l'espace cultuel», explique Mohamed Yaakoubi, le wali de la région. Dans le détail, ce programme comprend la construction de centres hospitaliers spécialisés (un hôpital régional, un centre d'hémodialyse et l'équipement du centre régional d'oncologie), le réaménagement de l'aéroport Cherif Al Idrissi, l'aménagement d'une zone industrielle et la réalisation de plusieurs projets sociaux, dédiés principalement aux jeunes et aux catégories vulnérables. Ainsi, concernant le volet de la mise à niveau territoriale, ce programme cible les zones rurales (désenclavement des territoires ruraux, plantation de 8.700 ha d'arbres fruitiers, valorisation des produits de terroir), le Grand Al-Hoceïma (aménagement des entrées de la ville, des principaux axes routiers, des places publiques et des espaces verts), et le littoral (construction d'une marina et l'aménagement de plateformes panoramiques). Il s'agit également de la mise en œuvre d'un programme de qualification urbaine complémentaire qui concernera les communes d'Al Hoceïma, Ajdir, Imzouren, Beni Bouayach, Targuist et les centres émergents. Au volet «promotion de l'environnement social», ce programme porte sur la construction et l'équipement de cinq centres de santé de proximité, ainsi que la mise à niveau et l'équipement des structures de santé existants. Il prévoit aussi, dans ce cadre, la construction d'établissements d'enseignement scolaire, l'édification d'un grand stade de football, la création d'une piscine olympique et d'une salle couverte aux normes internationales, la construction de deux salles couvertes aux communes d'Ajdir et d'Issaguen, l'aménagement de terrains de sport pour les équipes amateurs, outre la construction d'un musée océanographique, d'un théâtre, d'un conservatoire de musique et d'une maison de culture. Concernant la «protection de l'environnement et la gestion des risques», le programme prévoit la lutte contre l'érosion des sols et les inondations, la mise à niveau des décharges publiques de la province, la construction d'un musée écologique et d'un laboratoire de recherche maritime, la création d'une ceinture verte et la valorisation du parc national d'Al Hoceïma. Au sujet du renforcement des infrastructures, ce programme de développement prévoit notamment l'élargissement et l'aménagement des routes classées, la création d'une station de dessalement de l'eau de mer, l'approvisionnement des communes et douars relevant de la province d'Al Hoceima à partir des barrages d'Asseflou, Bouhouda et Bouassem, le renouvellement et l'extension des réseaux d'eau potable et d'électricité au niveau des villes d'Al Hoceïma, Ajdir, Imzzouren, Beni Bouayach, et Targuist. Sur le plan cultuel, le programme de développement spatial de la province d'Al Hoceïma porte sur la construction d'un complexe administratif et culturel du ministère des Habous et des affaires islamiques, d'une mosquée, d'une école d'enseignement originel, ainsi que la reconstruction de trois mosquées. Mohamed Boudra Président du Conseil municipal d'Al Hoceima Comment voyez-vous le développement économique de la ville ? Notre projet vise à redonner à Al Hoceïma sa vocation touristique. Notre ville a une longue tradition de destination touristique et dispose d'un potentiel naturel riche et diversifié, grâce au Parc national d'Al Hoceïma et à sa biodiversité marine et végétale. Quels sont les moyens à mettre en œuvre pour réussir ce pari ? La capacité d'accueil touristique est respectable, mais nous devons l'améliorer. Sur le plan du transport, le développement de l'aéroport est en cours de lancement, la ville dispose de liaisons maritimes avec l'Espagne et le réseau routier sera renforcé avec la voie express Taza- Al Hoceïma. Le projet «Al Hoceïma, Manarat Al Moutawassit» va-t-il contribuer à cet objectif ? Ce projet permettra de renforcer les potentialités de la ville et de la province. Les moyens qui seront mis à notre disposition permettront de préserver la propreté et la sécurité de la ville. Le projet de mise à niveau de la ville nous aidera également à préserver les espaces verts, la corniche et les plages de la ville. Ces chantiers faciliteront l'accueil des touristes nationaux et internationaux. Quels sont les effets attendus, en termes d'investissements et de création d'emplois ? Ce projet aura certainement un effet sur la résorption du chômage des jeunes, un taux qui est très élevé dans la ville. Maintenant, nous espérons que le gouvernement actuel et le conseil régional pourront attirer de nouveaux investissements dans la région. Actuellement, la ville connaît une situation économique difficile. À cela se sont ajoutées les conséquences du dernier séisme. Ces secousses risquent de faire fuir les touristes qui souhaitaient se rendre dans la région. Pour ces raisons, les investisseurs ont besoin d'incitations fiscales pour les encourager à venir s'installer à Al Hoceïma. Il me parait très difficile de concurrencer des pôles économiques comme Tanger ou Kénitra. Nous ne faisons pas le poids.