Après les informations ayant filtré sur l'éventuelle annulation de la liste nationale des jeunes, les jeunesses partisanes se mobilisent pour défendre ce mécanisme auprès des chefs de file des huit partis politiques représentés au Parlement. Cette action a été entreprise suite à une rencontre avec le chef du gouvernement sur le quota des jeunes et le Conseil consultatif de la jeunesse et de l'action associative. Les jeunes devront prendre leur bâton de pèlerin pour prêcher la bonne parole auprès des chefs de file des partis politiques pour les convaincre de maintenir la liste nationale dédiée aux jeunes. C'est en tout cas ce qu'a conseillé le chef du gouvernement aux représentants des jeunesses des huit partis politiques représentés au Parlement lors d'une rencontre tenue à leur demande, lundi à Rabat. Le chef de l'Exécutif ayanat affiché sa neutralité, les secrétaires généraux des jeunesses partisanes devront rencontrer individuellement les chefs des partis politiques. La première rencontre était prévue hier avec le SG de l'Istiqlal, Hamid Chabat. Les jeunes des partis politiques souhaitent que la liste nationale soit maintenue pour leur donner une chance de participer activement à la vie politique, estimant que sans ce mécanisme, ils n'ont aucune chance de percer sur le plan électoral. Plusieurs formations partisanes prônent la suppression de cette liste considérée comme une rente politique. Les prochains jours s'annoncent décisifs. Tout dépendra de l'issue du «lobbying» qu'exerceront les jeunes sur les dirigeants de leurs partis politiques. Le SG de la jeunesse de l'Union constitutionnelle, Anwar Zyne, estime que le bilan des jeunes parlementaires est globalement honorable tant au niveau des travaux des commissions que de la diplomatie parlementaire. «Reculer sur ce dispositif serait un signal inquiétant», ajoute-t-il. Les jeunesses partisanes avancent un autre argument, celui de la difficulté pour les jeunes de se présenter sur les listes locales. «La réalité électorale exclut les jeunes et les femmes. Il faut beaucoup de moyens et un grand réseautage. Les élections sont plutôt une affaire de notabilité. En plus, il s'agit seulement de 30 jeunes sur un total de 395 députés», précise Zyne dont l'optimisme contraste avec le pessimisme de quelques membres des jeunesses partisanes qui pensent que c'est peine perdue étant donné que quelques dirigeants politiques ont déjà affiché la couleur sur cette question. Certains se prononcent en faveur d'une liste de cadres sans fixer une limite d'âge. «Ce serait une manière de recaser les anciens ministres et les dirigeants des partis politiques», s'inquiète un membre d'une jeunesse partisane qui préfère garder l'anonymat. D'autres prônent le renforcement de la représentativité politique féminine en attribuant le quota des jeunes aux femmes. La majorité gouvernementale devra accorder ses violons autour de toutes ces questions le plus tôt possible. Outre la représentativité politique des jeunes, le projet de loi sur le Conseil consultatif de la jeunesse et de l'action associative a fait également l'objet de discussions entre le chef de gouvernement et les jeunes. Le texte tarde à voir le jour bien que la commission chargée de son élaboration ait achevé sa mission en 2014. Rappelons que cette commission avait initié pendant sept mois des consultations et des auditions. Elle a reçu des mémorandums de différents horizons, mais les jeunesses partisanes déplorent la marginalisation de leur avis. La commission a fait appel à l'Instance nationale de la jeunesse et de l'avenir, qui regroupe 15 jeunesses partisanes. Néanmoins, on estime qu'elle devait écouter les jeunesses partisanes plutôt que de passer par cette instance, qui a un rôle plutôt logistique. Les jeunesses partisanes reprochent au projet qui est aujourd'hui entre les mains du secrétariat général du gouvernement d'exclure la représentativité des jeunes des partis politiques au sein de ce conseil, qui est très attendu car il sera amené à travailler sur de grands dossiers.