En 2015, l'Afrique n'a attiré que 38 milliards d'investissements directs étrangers (IDE), soit une baisse de 31,4% par rapport à 2014. Cette chute importante s'explique par le plongeon des prix des matières premières. Le repli des prix des matières premières porte un coup dur aux investissements directs étrangers (IDE) en Afrique en 2015. Tel est le constat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui vient de publier un rapport préliminaire sur le flux des IDE dans le monde au cours de l'année dernière. Selon les chiffres de l'organisme onusien, le continent n'a attiré que 38 milliards de dollars d'IDE en 2015, soit une baisse de 31,4% par rapport aux 54 milliards de dollars enregistrés en 2014 et en deçà de la moyenne des 50 milliards de dollars, enregistrée depuis trois ans. Alors que l'Afrique est désormais considérée comme une région de croissance économique par rapport au reste du monde, les pays du continent n'ont pas pu suivre la tendance haussière des IDE à travers la planète. En effet, selon la CNUCED, les investissements directs étrangers ont cru de 36% en 2015 à travers le monde pour atteindre 1.700 milliards de dollars, alors que comme le montrent les chiffres susmentionnés, le continent a surpris par sa chute. Baisse quasi-générale Cette chute, observe la CNUCED, s'explique en grande partie par la baisse des prix des matières premières, notamment dans les économies rentières. «L'Afrique centrale et l'Afrique australe connaissent la plus importante décélération : la fin du boom des matières premières a impacté les flux d'IDE vers ce segment», commente la CNUCED. Ainsi, le Mozambique a vu ses IDE entrants chuter de 21% à 3,8 milliards de dollars. Idem pour la première puissance économique africaine, à savoir le Nigéria. Ce gros producteur de pétrole se retrouve avec une baisse de 27% de ses IDE à 3,4 milliards de dollars alors que l'Afrique du Sud dégringole à -74% avec seulement 1,5 milliard de dollars en 2015. Globalement, l'Afrique subsaharienne n'a pas réussi à tirer son épingle du jeu en 2015, malgré le lancement dans plusieurs pays de la région de Plans économiques d'émergence axés sur la réalisation d'importants projets industriels et la mise à niveau des infrastructures. Retour de l'Afrique du Nord À l'opposé, l'Afrique du Nord commence à se relancer et à soigner son attractivité économique, malgré la détérioration de la situation en Libye. «Les flux d'IDE en Egypte ont inversé une tendance baissière (6,7 milliards de dollars en 2015, contre 4,3 milliards de dollars en 2014)», observe la CNUCED. Le Maroc reste également sur une très bonne dynamique. En attendant les chiffres définitifs de la CNUCED en juin, on peut d'ores et déjà rappeler que selon l'Office des changes pour 2015, les IDE se sont établis à 31,1MMDH en 2015, contre 29,9MMDH en 2014, soit une hausse de 4%.