Les conséquences de la crise de la Samir commencent à se faire sentir sur le marché de l'emploi. À Mohammédia, on s'inquiète de l'asphyxie pour l'économie locale. Le taux de chômage urbain à Mohammédia est de 14,2%, soit quatre points de plus qu'à Casablanca et c'est le taux le plus élevé dans tout le Grand Casablanca. Suite à la crise de la Samir, cette situation ne devrait pas s'améliorer. «L'entreprise a mis fin aux contrats avec plusieurs sous-traitants, de facto, 3.000 emplois ont été perdu à Mohammédia», annonce Houssine Yamani, du collectif syndical à la Samir (CDT-FDT-UNTM), en ouverture du meeting politique organisé à la ville par le Front local pour le suivi de la crise de la Samir, le 13 février. Cette coalition a décidé d'interpeller les politiques sur la crise de la Samir. Les pointures des parties de la majorité et de l'opposition parlementaire ont préféré prendre leur distance avec dossier. «Les solutions existent...» Il est 16h au théâtre Abderrahim Bouabid. Les 700 ouvriers de Samir attendent avec impatiente l'arrivée des dirigeants politiques invités à cette rencontre. L'ombre d'Abderrahim Bouabid, ministre de l'économie sous le gouvernement Abdellah Ibrahim et architecte de la création de la Samir était présent dans les esprits et les discours des politiques. Youness Mjahed, membre du bureau politique de l'USFP a rappelé cette phase de l'histoire de la Samir, avant d'inviter l'actuel gouvernement «à prendre ses responsabilités sur ce dossier». L'USFP a regretté que sa demande d'une commission d'enquête au sujet de la Samir ait été refusée par le bureau de la 1ère chambre. Pour sa part, Fouad Kadiri, membre du comité exécutif de l'Istiqlal, a insisté sur la nécessité «de préserver la Samir comme fleuron de l'économie nationale. Des solutions existent, il faut juste qu'il ait une volonté politique pour mettre un terme à cette crise». De leur côté, les partis de gauche, CNI, PADS et Voie démocratique, ainsi que l'Association justice et bienfaisance estiment que la crise de la Samir est d'abord causée par «l'absence de réédition de comptes et de démocratie dans le pays». Ils accusent «des lobbies qui profitent de la mise à mort de la Samir». Pour sa part, la coalition syndicale prévient contre l'asphyxie pour l'économie locale. 150 entreprises de sous-traitance sont menacées par l'arrêt de la Samir. Le port de Mohammédia a connu son activité reculée de 30% durant les six derniers mois. Les syndicats maintiennent leur revendication pour «le retour urgent à la production, la nationalisation de l'entreprise avec l'entrée de l'Etat dans son capital et la réglementation du secteur des hydrocarbures».