Plusieurs éléments plaident en faveur de la baisse des taux des crédits immobiliers cette année. Une tendance qui marque aussi bien les taux fixes que variables. L'agressivité commerciale des banques françaises a engendré un changement d'attitude de la part des futurs acheteurs marocains. En effet, ces derniers estiment aujourd'hui que si certains acteurs ont réussi à proposer des taux inférieurs à 5%, les autres banques doivent clairement faire des efforts. «Les très bons clients sont convaincus qu'ils peuvent négocier jusqu'à obtenir des taux avoisinant les 4,5% HT et n'hésitent pas à changer de banque pour avoir une offre plus intéressante chez le concurrent», explique Yassine Lahlou, directeur général de Meilleurtaux.ma. En 2016, les banques offensives vont ainsi gagner beaucoup de parts de marché car les clients sont à la recherche des coûts de financement les plus bas et l'état d'esprit des acquéreurs est clair à en croire le courtier en prêts immobiliers. La tendance se confirme «C'est depuis juin 2015, grâce à la campagne agressive d'une des banques de la place qui proposait un taux fixe de 4,5% HT, que les acheteurs ont pris conscience qu'il était possible d'obtenir des taux plus bas», souligne Yassine Lahlou. Une deuxième campagne est venue confirmer cette tendance avec des produits à taux variables allant de 3,5% hors assurance à 5,5%. Enfin en septembre, un des grands promoteurs immobiliers a lancé une campagne de vente de maison haut de gamme avec un taux fixe à 3,99% hors assurance qui a confirmé que la baisse des taux était bien une réalité. Au dernier trimestre 2015, les banques à capitaux étrangers ont été particulièrement agressives en offrant des conditions de taux excellentes afin de capter notamment de très bons dossiers. Cependant ces différentes offres très attractives n'ont pas complètement modifié le paysage des conditions de crédits au Maroc, en effet, la plupart des grandes banques qui détiennent les parts de marché les plus importantes continuaient de proposer des taux autour de 5, 80% hors assurance. La concurrence prend le dessus Après avoir résisté durant le deuxième semestre 2015, les directives de début d'année des différents sièges des grandes banques de la place sont beaucoup plus agressives, notamment chez le leader du marché. «Je reste persuadé que le premier semestre 2016 sera une période de forte concurrence entre les banques sur le crédit immobilier, ce qui induira inéluctablement une relance de l'immobilier au Maroc», affirme Yassine Lahlou. Plusieurs éléments plaident en faveur de cette baisse des taux cette année, à commencer par la baisse des transactions immobilières. Cette dernière place les acheteurs en position de force et leur permet de prendre leur temps de signer un compromis de vente d'une part et de chercher le meilleur crédit d'autre part. Deuxième élément, la conjoncture actuelle marquée par la baisse des crédits aux entreprises fait plus que jamais du crédit immobilier l'outil numéro 1 du développement des portefeuilles bancaires. Aussi, la baisse de la demande va conduire les banques à se battre pour attirer les nouveaux clients. Enfin, la proximité et la comparaison avec la France où les taux pratiqués sont bien moins élevés qu'au Maroc, lesquelles contribuent à donner le sentiment aux acquéreurs marocains qu'il reste une marge de manœuvre importante.