Avec une capacité de production annuelle d'1 million de tonnes d'engrais, ce nouveau complexe est entièrement dédié au continent africain. Le roi Mohammed VI a inauguré, lundi 2 février à Jorf Lasfar, le complexe intégré de production d'engrais «Africa Fertilizer Complex» (AFC). D'une capacité de production d'un million de tonnes par an, cette nouvelle usine est entièrement dédiée à l'Afrique. Opérationnel depuis un mois, ce complexe est censé concrétiser les engagements du royaume dans sa contribution à l'émergence d'une agriculture africaine. Ce grand projet a nécessité un investissement de 5,3MMDH et permet la création de 380 emplois permanents. Il est constitué d'une unité de production d'engrais d'1 million de tonnes par an, d'une unité d'acide phosphorique de 450.000 tonnes par an et une autre de production d'acide sulfurique d'1,4 million de tonnes par an. Ces 3 unités sont accompagnées d'une centrale thermoélectrique de 62MW, en plus de plateformes de stockage en engrais d'une capacité de 200.000 tonnes, soit plus de 2 mois d'autonomie. «AFC est totalement intégré dans la plateforme industrielle Jorf Lasfar qui lui garantit l'ensemble des matières premières (phosphate, soufre, ammoniac) et des utilités (électricité, eaux, vapeur). La plateforme lui assure aussi la manutention et l'export de produits finis», ajoute OCP group. D'autres unités à venir L'entrée en service de ce complexe dédié au continent est très symbolique et tombe certainement au bon moment, à l'heure où l'agriculture est (re)devenue la priorité pour de nombreux Etats. En effet, l'Afrique recèle 60% des terres arables du monde et 80% de ces surfaces ne sont pas encore exploitées. Depuis Jorf Lasfar, l'OCP pourra désormais commercialiser chaque année au moins 1 million de tonnes d'engrais pour les industriels et les agriculteurs africains. En décembre 2014, lors de la conférence Sud-Sud ministérielle sur l'agriculture, organisée par le Maroc et la FOA à Marrakech (cf:www.leseco.ma), le PDG de l'OCP, Mostafa Terrab, déclarait : «Une révolution verte est non seulement possible, mais nécessaire afin de nourrir l'Afrique et le monde. Il faut créer des capacités de production». À l'époque, le patron de l'OCP avait rappelé que 4 nouvelles unités de production d'engrais étaient en phase de réalisation, dont 2 qui seront bientôt prêtes. «L'Africa Fertilizer Complex» en faisait partie, en attendant les autres unités, dont celles prévues dans le cadre de l'accord signé en mars 2014 entre le Maroc et le Gabon, pour un montant de 2,3 milliards de dollars. Leur entrée en service est prévue pour 2018. Chiffres clés 5,3MMDH Montant global de l'investissement. 380 emplois créés. 1,35 Pendant sa phase de construction, le projet a nécessité 1,35 million jours/hommes de travail dont 86% de Marocains. 1 L'unité de production d'engrais a une capacité d'un million de tonnes par an. 450.000 capacité de production de l'unité d'acide phosphorique par an. 1,4 Capacité de production d'acide sulfurique d'1,4 million de tonnes par an. 62 MW Une centrale thermoélectrique de 62 MW a été construite. 200.000 La capacité de stockage en engrais est de 200.000 tonnes, soit plus de 2 mois d'autonomie 0% d'émanation de poussière dans l'unité phosphorique. Des innovations pour le respect de l'environnement Le projet «Africa Fertilizer Complex» a été réalisé en capitalisant sur l'expérience acquise par le groupe OCP dans les domaines de la technologie et de la préservation de l'environnement. Au niveau du leader mondial des engrais, on avance ainsi que «plusieurs innovations ont été intégrées» dans ce nouveau complexe de production d'engrais dédié au continent. Par exemple, avec les technologies utilisées, il est possible de récupérer du fluor au niveau de l'unité phosphorique. Le groupe informe également qu'«une technologie adoptée pour la première fois à OCP vient en remplacement du refroidissement conventionnel à l'eau de mer». Elle permet d'assurer le refroidissement à l'eau douce, en boucle fermée et d'éviter l'utilisation d'eau de mer en circuit ouvert. En outre, les activités de ce complexe se font en parallèle avec une réduction de la teneur en SO2, une importante quantité d'énergie récupérée, sans parler du traitement des eaux usées. À ce propos, une nouvelle unité de traitement des eaux sanitaires d'une capacité de 45 m3/ jour a été construite «pour se conformer aux standards internationaux».