Zahra Maafiri : DG Maroc Export Le Centre marocain de promotion des exportations (Maroc Export) multiplie les partenariats avec les banques de la place. Cette collaboration se concrétise à travers des missions B to B au profit de plusieurs secteurs. En marge de la première journée de l'«African Business Connect», organisée récemment à Dakar, Zahra Maafiri, DG de Maroc Export, a expliqué aux ECO la pertinence de ces partenariats. Les ECO : Maroc Export noue des partenariats avec la plupart des banques de la place. Quel en est l'intérêt ? Zahra Maafiri : Toutes les banques de la place sont à saluer, car elles ont été les premiers investisseurs marocains en dehors de l'Afrique. Elles ont fait montre de beaucoup de courage et d'expertise et se sont déployées à faire briller notre système bancaire et financier sur l'Afrique. Elles constituent un bon exemple pour nous, aussi bien pour la grande que la petite entreprise. Jusqu'à présent, ces banques accompagnent le développement économique de notre pays et désormais du continent. Aucune banque n'a dit non au partenariat avec Maroc Export. Elles sont toutes inscrites dans une dynamique d'internationalisation de l'entreprise marocaine, et d'accompagnement de leur clientèle à aller vers le continent africain. Dans l'intérêt public, Maroc Export doit travailler avec l'ensemble des acteurs de développement du pays. Ce sont des partenariats gagnant-gagnant, tant pour Maroc Export, dans le cadre de la promotion de nos exportations, que pour nos banques, dans le cadre de la diversification de leurs services à destination de leurs clientèles. Quelle est la particularité de ces partenariats ? Nous ne spécifions pas de collaboration d'un acteur par rapport à un autre. Nous essayons de développer, avec chacune des banques, un concept différent et spécifié. Il y a en cela de la valeur ajoutée pour l'entreprise nationale. Avec Attijariwafa bank, nous sommes partenaires du forum «Afrique Développement». Cet événement nous permet d'accueillir au Maroc l'entrepreneuriat africain. Avec la Banque Populaire, nous avons travaillé sur la mission d'affaires multisectorielles «B to B in Africa», à travers laquelle nous visitions, lors de chaque édition, 3 pays dans lesquels la banque est implantée. Avec BMCE Bank of Africa, c'est beaucoup plus ciblé en termes de secteurs. Ces missions sont constituées de B to C, qui nous permettent d'aller directement vers le consommateur. Nous avons récemment été ensemble au Sénégal et au Mali. Est-ce que ces partenariats contribuent à régler la problématique du financement pour les entreprises ? Cela permet un meilleur accompagnement de la politique de financement à l'international pour la PME marocaine, ainsi que les grands projets. D'ailleurs, certains secteurs, comme les IMME et le BTP que nous accompagnons, sont confrontés à des particularités de financement. Les entreprises qui y exercent doivent répondre à des appels d'offres étalés sur quatre ou cinq ans, avec des cautions importantes que la PME marocaine n'est pas capable de supporter. Cette situation requiert des interventions efficaces et certaines banques de la place essaient de soutenir les entreprises marocaines dans ce sens. Il y va de la pertinence de l'offre et de la compétitivité marocaines sur le continent. Est-ce que le Maroc va faire le choix de créer une banque de l'import-export comme l'Eximbank en Chine ? Le Maroc n'a pas reproduit ce modèle qui existe dans plusieurs pays émergents et depuis plusieurs décennies. Nous n'avons pas connu le même modèle économique que ces pays. Aujourd'hui, nous avons des banques pertinentes, internationalisées qui jouissent d'une expertise aux standards internationaux. Elles peuvent répondre, dans une libre-concurrence et dans la transparence, aux demandes des entreprises sur le marché international. Le modèle Eximbank est basé sur des taux préférentiels subventionnés par l'Etat pour accompagner une politique d'internationalisation. Je crois que le Maroc a privilégié la concurrence et la loi du marché pour accompagner les entreprises à l'international. À mon avis, c'est un bon modèle parce que la concurrence pousse les banques à faire preuve de beaucoup d'ingénierie pour se différencier sur le marché.