Les producteurs de sacs en plastique ont tenu en conférence de presse, mardi, à Aïn Sbaâ./Karim Mdouari Adopté à l'unanimité à la Chambre des représentants, mardi, le projet de loi n° 77-15 interdisant la fabrication, l'importation, l'exportation, la commercialisation et l'utilisation des sacs en plastique, risque de mettre en péril 50.000 emplois. Au moment où ce projet était en adoption hier, l'Association marocaine des producteurs de sachets tenait une conférence de presse (vidéo), dénonçant notamment une décision unilatérale. L'adoption du projet de loi n° 77-15 a franchi le camp de la Chambre des représentants et sera désormais soumis à la Chambre des conseillers. S'il est adopté à la deuxième Chambre, ce projet de loi entrera en vigueur en juillet 2016. Ce qui risque de porter un coup dur à l'industrie du plastique au Maroc, car le délai de reconversion est jugé «insuffisant» par l'Association marocaine des producteurs de sachets et films (AMPSF) en plastique. 5 ans pour se reconvertir «Les machines que nous avons, ne peuvent que fabriquer des sacs en plastique tels qu'ils sont actuellement. Le délai donné par le gouvernement est très court pour la reconversion. Pour nous, il faut au minimum cinq ans pour tout changer», a déclaré mardi Bouchaib Kasbane, président de l'AMPSF. Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, n'envisage pas pour l'instant de proroger le délai de juillet 2016. À l'en croire, le gouvernement mettra en place des mesures d'accompagnement des industriels dans leur reconversion vers une production de plastique respectueux de l'environnement et répondant aux normes internationaux. Cet ultimatum du gouvernement, s'il n'est pas revu, risque de mettre en péril 50.000 emplois, selon Bouchaib Kasbane. «Ce projet de loi risque de causer la fermeture de 211 PME», ajoute ce responsable des producteurs de sachets en plastique, qui assure que ce projet de loi découle d'une «décision unilatérale» de l'Exécutif. Echec de la gestion des déchets plastiques Et de l'avis des producteurs de sacs en plastique, ce projet de loi résulte de «l'échec des autorités dans la gestion des déchets plastiques», malgré le paiement de l'écotaxe de l'ordre de 280 MDH, qui d'après la loi devrait permettre de trouver une solution à la question. Devant toutes ces remarques des professionnels, le gouvernement fera-t-il machine arrière? Il n'en est pas question pour le moment vu le rythme avec lequel la machine législative fonctionne. Les sanctions Pour rappel, le projet de loi n°77-15 prévoit les sanctions suivantes en cas de non application : 1 MDH pour l'industriel, 500.000 DH pour l'intermédiaire et 100.000 DH pour l'utilisateur. Il faut également rappeler que le secteur génère annuellement un chiffre d'affaires de 4,5 MMDH.