Un petit groupe de touristes allemands et américains a été victime d'une sauvage agression à Fès. Les faits sont là; il ne s'agit ni de dramatiser, ni de minimiser, mais bien d'analyser. Ce qui est arrivé doit être étudié par des psychologues experts en criminologie d'une part et décrypté dans les hautes sphères sécuritaires du pays de l'autre. Car la démarche des agresseurs est pour le moins étonnante. Ils semblaient en effet loin de viser un acte de vol anodin, mais donnaient plutôt l'impression de vouloir braquer les projecteurs des médias sur eux! Rarement on a vu au Maroc une tentative de vol d'une telle violence occasionnant autant de dégâts, surtout à l'encontre de touristes étrangers. Etaient-ils conscients qu'un tel acte porterait un coup dur au tourisme non seulement à Fès, mais dans tout le pays ? L'analyse, donc, des vraies raisons de cette horreur est, plus qu'une nécessité, un impératif de haute sécurité, au même niveau que le terrorisme. Sur le plan purement sécuritaire, force est de constater que la ville de Fès est malheureusement réputée pour son taux de criminalité très élevé et la délinquance qui y sévit, sans aucun plan spécifique pour y faire face. La Direction générale de la sûreté nationale a vu se succéder, dans cette ville, tellement de préfets de police qu'elle semble impuissante sur ce territoire. Il est donc temps que la nouvelle direction de la DGSN et même le BCIJ prennent ce dossier au sérieux. Il en va aujourd'hui de la sécurité des citoyens marocains et des touristes étrangers, mais aussi de l'image du pays et de son économie. C'est là une véritable bombe à retardement.