Les progrès technologiques en continu aboutiront à l'automobile 100% autonome, gage d'une baisse drastique des accidents. L'automobile sans conducteur rend ce scénario envisageable, ce qui devrait faire réfléchir plus d'une compagnie d'assurance. Petit voyage vers un futur proche... Nous sommes en 2030, c'est-à-dire dans pas longtemps (Si si, le temps passe si vite) et l'automobile, si elle ne vole pas encore comme on s'y attendait pour l'an 2000, durant les année 70, a pourtant bien évolué. D'abord, elle est dix fois plus fiable qu'actuellement, d'où une garantie de 5 ou 7 ans quasi-généralisée par les constructeurs. Autrement dit et à moins de tomber en panne sèche, la voiture du troisième millénaire n'est donc pas prête de vous laisser en rade sur une nationale. Ensuite, la voiture de demain est plus que jamais bardée d'électronique. Entre sophistications de confort et aides à la sécurité passive et active, elle se joue de tous les dangers de la route et arrive toujours à bon port. Enfin et surtout : l'automobile de demain n'a pas de conducteur ! Ses occupants profitent de leurs trajets pour travailler, se relaxer ou même passer à table. En d'autres termes, si elle est encore responsable de bien des maux aujourd'hui (pollution, embouteillages, accidents...), la voiture du futur sera propre, plus sûre, communicante (avec les autres) et même autonome. Un stade expérimental prometteur Bien entendu, cet état des lieux ne représente pour l'instant qu'un idéal automobile, mais d'ores et déjà, certaines recherches et expérimentations ont pu aboutir à la possibilité de faire rouler des voitures sans conducteurs. Outre Volvo et son projet SARTRE (Safe Road Trains for the Environment) de véhicules sans chauffeurs évoluant en convoi, qu'il a développé conjointement avec Google, c'est surtout le groupe Toyota qui est en avance dans ce domaine. Sa division premium, Lexus, vient de présenter lors du Consumer Electronics Show (Salon mondial de l'électronique) qui s'est tenu du 8 au 11 janvier à Las Vegas, un prototype de voiture autonome (photo). Sur la base d'une limousine LS, ce proto baptisé Advanced active safety research vehicle a été truffé de capteurs et chargé de radars et autres caméras (dont une 3D) pouvant balayer la route sur un rayon de 70 mètres. Cela, alors qu'une LS «normale» intègre déjà le must des aides à la conduite et un système de sécurité active, comme le régulateur de vitesse avec radar à distance et freinage automatique, ainsi qu'un avertisseur de collision. Voilà pour dire que l'automobile fait, doucement mais sûrement, son chemin vers un avenir sans accident. Un scénario plausible D'où la question : que deviendra l'assurance automobile lorsqu'il n'y aura presque plus d'accident ? Si elle n'est pas encore prête de faire vaciller les cotations boursières des grandes compagnies d'assurance ou de préoccuper les grands capital-risqueurs, cette interrogation mérite pourtant d'être posée. C'est en tout cas ce qu'a fait Donald Light, analyste sénior chez Celent, l'un des grands cabinets américains d'études et de consulting en matière d'assurance. Les conclusions de son étude aboutissent à un échéancier relatif à l'évolution des technologies embarquées dans une voiture (schéma). Selon cette étude, l'automobile évoluera vers une généralisation massive des systèmes d'aide à la conduite de dernière génération (télématique, technologies d'évitement de collision, applications automatisées) entre 2018 et 2022, avant de devenir entièrement autonome (voiture robot) entre 2023 et 2027. Quel avenir pour l'assurance auto ? Toujours selon le même rapport, les trois principaux pôles technologiques qui rendent fluide et possible un trafic automobile autonome sont la télématique, les technologies d'évitement de collision et les radars photo. La réunion de cette trilogie, combinée à une volonté politique (durcissement des contrôles routiers, arsenal législatif d'homologation exigeant ce contenu high-tech sur les voitures...) pourraient conduire à une réduction drastique des accidents et partant, à une chute vertigineuse des revenus pour les assureurs dans la branche automobile. Autre hypothèse plausible, le report de responsabilité en cas de sinistre car dans cette projection futuriste, la survenue d'un accident sera due non pas au conducteur, mais à une défaillance des technologies embarquées. Du coup, c'est le constructeur automobile qui deviendrait l'assuré dans ce schéma et au vu du contenu technologique couteux d'une voiture, il y est alors fort à parier que l'achat du véhicule intégrerait un contrat d'assurance préétabli par la filiale commerciale de la marque ou son importateur local. Ainsi, l'ensemble du système (tarification, police, courtiers...) pourrait être bouleversé. À coup sûr et ce sera notre conclusion : l'assurance automobile devra bel et bien se réinventer un jour.