Le continent se positionne en marché alternative pour le minotier industriel marocain, face à la baisse de la demande européenne. Son chiffre d'affaires à l'export en Afrique subsaharienne affiche un moyenne de progression annuelle entre 15 et 20%. L'enseigne n'exclue pas de passer, dans le long terme, à des investissements pour transformer sur place des céréales locales. L' intégrateur des systèmes d'information confirme le redressement de son business dans ses filiales africaines. C'est en tout cas ce que viennent de confirmer les résultats financiers de l'enseigne, rendus publics vendredi dernier, sous réserve des certifications d'usage de ces chiffres par les cabinets KPMG et BDO Asmoun. Annoncée quelques semaines plus tôt dans nos pages (Les ECO Afrique du 23/01/2013), cette tendance à la reprise se confirme. À fin 2012, IB Maroc affichait en effet un chiffre d'affaires global agrégé de 263 MDH, en phase avec les prévisions de fin d'exercice. Les filiales internationales du groupe – IB Cote d'Ivoire et IB Algérie - ont relativement bien contribué à cette performance. C'est surtout la représentation ivoirienne de l'enseigne qui sort du lot. La filiale a en effet fini l'exercice 2012 avec une contribution à hauteur de 26 MDH au chiffre d'affaire global du groupe. Son retour aux affaires, après plusieurs mois d'un ralentissement de ses activités, forcé par la crise politique ivoirienne de 2011, qui a temporairement ajourné les investissements publics et privés, se confirme. Cela est le résultat d'un programme de convalescence administré aux activités d'IB Maroc et piloté depuis Casablanca. Objectif, relancer la machine de cette filiale acquise il y a moins de deux ans. «L'ensemble des activités du groupe a été restructuré, face à la conjoncture difficile et de crise sur plusieurs des marchés où nous sommes présents. L'objectif était de diminuer nos charges fixes, notamment, et de revenir sur un trend de développement beaucoup plus positif. Nos filiales ont bien redémarré cette année. Nous sommes relativement optimistes et nous avons recruté de nouveaux profils dans ces pays, en l'occurrence en Côte d'Ivoire», nous expliquait Philippe Cahez, directeur général d'IB Maroc. Le résultat est aujourd'hui très encourageant, du moins pour IB Côte d'Ivoire. L'exception algérienne En effet, si les réalisations 2012 de cette filiale sont encore loin de l'euphorie, il faut toutefois savoir qu'elles équivalent, à elles seules, les performances des trois filiales métiers réunies du groupe (Business Applicatons, BSI et STS). De plus, les résultats d'IB Côte d'Ivoire dépassent de loin celui de la seconde filiale africaine de l'enseigne, implantée en Algérie. Celle-ci n'affiche, en effet, qu'un peu plus de 4 MDH de CA dans ses comptes clôturés à fin 2012 ; IB Algérie semble en effet toujours sous le coup des gels et reports d'investissements des clients de l'enseigne, entraînés par l'avènement du «Printemps arabe», dont les effets se ressentent encore jusqu'à présent dans toutes les économies de la région nord-africaine. Profits indirects Si les représentations directes internationales d'IB Maroc confirment une légère reprise de forme, il ne faudrait toutefois pas oublier la contribution de l'une de ses toutes nouvelles filiales métier : Business Applications. L'acquisition de cette société en avril 2011, spécialisée dans le déploiement de solutions de gestion intégrée et dont 30% du chiffre d'affaires provient déjà de l'international, a fait grimper de plusieurs crans la visibilité du groupe dans la région subsaharienne. Cela a conféré à celui-ci, indirectement, une présence commerciale plus importante dans les économies subsahariennes. À fin 2012, d'ailleurs, le chiffre d'affaires de Business Applications frôle la barre des 7 MDH, se positionnant comme le troisième plus important contributeur au CA du groupe, dans la catégorie des filiales métier. Business Applications dispose en effet d'une expertise et d'une présence commerciale confirmées sur les marchés tunisien et algérien, mai aussi au Burkina Faso, au Gabon, au Mali, ainsi qu'au Sénégal. Les responsables d'IB Maroc pensent ainsi poursuivre leur logique d'internationalisation et diversifier leur offre, principalement axée sur «hardware». «Nous ne pouvions plus rester que sur du matériel pur, avec une concurrence qui se développe de plus en plus sur le continent et une demande tout aussi exigeante de la clientèle», commente le dg d'IB Maroc. L'idée est en effet de compléter ce business par la prestation de services de logiciels intégrés (ERP).