Absence de consensus sur les prévisions d'évolution des cours du café en 2013 ainsi que sur la récolte du café au Brésil. Pour l'instant, le café poursuit sa tendance baissière. Après une année 2012 où il a perdu «plus d'un tiers de sa valeur», 2013 s'annonce également en baisse. Rien que sur la semaine écoulée, le café a perdu près de 3,8%. Vendredi, il cotait à 1,340 dollars la tonne. Cela est attribué à une bonne récolte brésilienne en 2012, qui a dopé les approvisionnements et exercé une pression baissière sur les prix. Le marché du café est fortement influencé par le cycle biennal de la production brésilienne - de loin le premier producteur mondial - alternant d'une année sur l'autre grandes et petites récoltes. L'arabica, qui représente autour de 60% de la production de café, y est cultivé. Quant à l'Asie et à l'Afrique, elles privilégient la production de robusta. Le Vietnam, principal producteur de robusta, est devenu un acteur majeur du marché du café en deux décennies, alors qu'il n'en produisait pas auparavant. L'Indonésie suit le même chemin, le pays ayant atteint ces dernières années des niveaux de production équivalents à ceux la Colombie. Mauvaise campagne selon les analystes. Toutefois, d'après les analystes de Barclays, une mauvaise année brésilienne est prévue pour 2013. Toutefois, la récolte ne devrait accuser qu'une baisse de 5,9% par rapport à 2012. L'offre des producteurs non brésiliens devrait, elle, être élevée de sorte que les prix ne devraient se rétablir que très légèrement en 2013. L'analyse des tendances de prix effectuée par les analystes de Rabobank est quant à elle conforme aux prévisions de celles de Barclays. En revanche, les analystes de Commerzbank et Société Générale prévoient des hausses plus importantes des prix moyens du café en 2013 (de 15 à 20% supérieures, respectivement, aux prévisions de Barclays pour 2013). «Les prévisions de prix moins favorables de Commerzbank traduisent leur analyse du niveau élevé des positions courtes nettes adoptées par des investisseurs financiers spéculateurs, considérées comme ayant atteint leur niveau le plus haut depuis mai 2007 et une perspective plus pessimiste concernant la production brésilienne durant la mauvaise année», expliquent les analystes. La perspective la plus pessimiste de la production de café brésilienne en 2013 est confirmée par les déclarations de l'un des plus grands groupes de producteurs de café du Brésil, qui a écarté l'idée d'une augmentation de la production de café du Brésil en 2013, la qualifiant d'«absurde». Société Générale estime pour sa part que «les prix du café semblent extrêmement sous-évalués d'un point de vue fondamental». Actuellement, il apparaît que des préoccupations macroéconomiques, qui semblent également déprimer la demande, sont en train de faire baisser les prix, mais que les prix actuels ne reflètent pas «à quel point les stocks sont historiquement bas», ce qui laisse présager une hausse des prix. Une légère baisse de 3%. Par ailleurs, d'après le négociant suisse Volcafé, la prochaine récolte de café brésilienne sera remarquable pour une année de bas de cycle. Les caféiculteurs récolteraient 55,2 millions de sacs (60 kg par sac) en 2013-2014, soit 3% de moins que l'année précédente, sur une période couvrant de juillet à juin, d'après l'estimation du négociant. Entre une grande et une petite année, la variation est habituellement de 20 à 40%, selon les chiffres relevés ces dix dernières années. La récolte à venir serait donc particulièrement importante. Elle permettrait au Brésil d'exporter 33 à 34 millions de sacs, contre 31 millions pour la saison en cours, d'après Volcafé. Cette production s'inscrit en revanche dans un contexte de production moindre en Amérique Centrale, en raison de la rouille, ce qui pourrait soutenir les prix après une chute de 37% l'an dernier. Globalement, il pourrait manquer 600.000 sacs pour répondre à la demande en 2013-2014, malgré les prévisions de récolte favorables au Vietnam, au Brésil et en Indonésie, les principaux producteurs.