Le café a attiré, la semaine dernière, les investisseurs spéculatifs qui tablaient sur une récolte inquiétante au Brésil. Mais une correction à la baisse s'est avérée nécessaire en raison d'une prévision de récolte favorable pour le Vietnam. Le cours du café a atteint, la semaine dernière, un sommet inégalé depuis le mois de mai, les spéculateurs étant fortement attirés par cette matière première. C'est dans un tel contexte que, lundi dernier à New-York, le prix de l'arabica a grimpé à son plus haut niveau depuis début mai ; soit 291,75 cents de dollars la livre, portant ainsi sa hausse mensuelle à 15,58%. Parallèlement, sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre s'est échangée à 2 143 dollars contre 2 062 dollars à la même date, un mois auparavant. Un tel engouement, pour cette matière, trouverait ses raisons dans les perspectives d'une forte consommation mondiale, alors que la récolte du Brésil, 1er exportateur mondial, pourrait être inférieure aux attentes. En effet, «les mois de juillet et août ont été affectés par une importante sécheresse dans les régions productrices brésiliennes. Cela n'a pas d'impact sur la récolte actuelle mais pourrait menacer la prochaine saison si la situation se prolongeait», nous explique un analyste. Une affirmation qui a laissé planer le risque d'une poursuite de la hausse des cours. En outre, si la prochaine récolte au Brésil, affectée par un temps trop sec, continue de susciter les inquiétudes des opérateurs, les analystes se montrent plutôt optimistes quant à la production vietnamienne, le Vietnam étant le 2e exportateur mondial de café. Ainsi, le cours de ce dernier a entamé en fin de semaine dernière un mouvement baissier. Et pour cause, « un sentiment que les cours étaient montés exagérément a plané sur le marché », nous précise la même source. Les investisseurs ayant donc jugé que les cours étaient montés de manière exagérée, une correction à la baisse s'est avérée nécessaire. Les prix ont pu également être impactés par un renforcement du billet vert par rapport à l'Euro, les achats de café libellés en monnaie américaine devenant, par conséquent, moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises. L'arabica a donc perdu du terrain, après s'être hissé, la semaine dernière, à son plus haut niveau depuis quatre mois. Celui-ci cotait, vendredi, 270,45 cents contre 291,75 cents, cinq jours auparavant. Il affiche ainsi une contre-performance hebdomadaire de 7%. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait, de son côté, 2 121 dollars vendredi contre 2 143 dollars cinq jours auparavant. Enfin, sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre cotait 279 cents contre 288 cents la semaine précédente. Le café constitue le deuxième marché de boissons en volume après le thé. Il est estimé à près de 27 mille tonnes par an (le thé 55 mille tonnes). Ce qui représente une demi-tasse de café journalière par habitant. N'étant pas producteur de café, le Maroc tire la totalité de ses approvisionnements des importations. Il y consacre un budget de plus de 500 millions de dirhams annuellement, la moyenne des importations étant d'environ 30 000 T/an. Toutefois, le marché national du café prend de plus en plus d'envergure, tant par son volume que par le changement des habitudes de consommation des Marocains. En effet, pour la période janvier-juillet 2011, le Maroc a importé près de 20,23 mT de café (soit déjà 67,5% de ses importations sur une année), d'une valeur de 447,34 millions de dirhams. Un chiffre record pour les champions du thé.