Le taux observé en février dernier pour les dépôts à 12 mois a atteint 4,15%. Avec un rendement supérieur et un niveau de risque faible, les OPCVM monétaires et obligations à court terme constituent une alternative aux DAT. La course des banques pour la collecte des dépôts s'intensifie. Ces dernières offrent des rémunérations de plus en plus attractives pour les dépôts à terme. En cause, un manque de liquidités qui ne semble pas près de s'estomper. Ainsi en témoigne le déficit de liquidité pour le premier trimestre de l'année 2013, qui s'est creusé de 7,6 MMDH sur une année pour atteindre 71,7 MMDH. Le problème est d'autant plus aggravé par la poursuite de l'évolution négative au niveau des dépôts à terme, connus pourtant comme faisant partie des placements préférés des Marocains. Ceux-ci ont enregistré un recul de 1,8% en 2012, contre 0,2% seulement en 2011. Ainsi, pour drainer plus de ressources, les taux proposés par les banques, surtout pour les longues durées, atteignent aujourd'hui des niveaux intéressants. Selon Bank Al-Maghrib, le taux observé en février dernier pour les dépôts à 12 mois a atteint 4,15%, contre 3,77% un an plus tôt. En revanche, celui des dépôts à 6 mois se situe à 3,5%, au même niveau que février 2012. Il est à rappeler que les taux publiés par la Banque centrale sont des moyennes. Elles sont affectées par les gros dépôts de certains institutionnels qui obtiennent des taux très intéressants. En revanche, pour les petits dépôts, la rémunération ne dépasse pas 3,5%. Naturellement, plus la durée du dépôt s'allonge, plus le taux augmente. Jusqu'à 4,25% pour les gros montants La rémunération proposée change également d'une banque à une autre, en fonction des besoins en termes de ressources. Elle reste surtout négociable entre l'épargnant et son banquier. Le seuil à partir duquel une banque ouvre un DAT, est également variable d'une banque à l'autre. Si certaines acceptent d'ouvrir des dépôts à partir d'un minimum de 10.000 dirhams, d'autres ne le font qu'à partir de 50.000, voire 100.000 dirhams.Ainsi, selon les informations obtenues auprès du réseau d'agences sur les taux standards, la Banque populaire rémunèrent ses clients à des taux à partir de 2,5%. Le Crédit du Maroc et Attijariwafa bank pratiquent un taux de 2,75% sur les comptes bloqués à six mois, majoré de 25 points de base pour les comptes à 12 mois. La BMCI, BMCE Bank, elles, appliquent un taux généreux de 3% pour les dépôts à 6 mois qui va jusqu'à 3,25% pour une durée d'un an. Les comptes à 24 mois sont également proposés avec une bonification de 25 points par rapport aux taux à 12 mois. Pour les gros montants, à partir d'un million de dirhams, une amélioration de 0,5% des taux est appliquée. Chez certaines banques, elle peut aller à 1% pour les montants les plus importants. Un dépôt de 30 millions de dirhams, est rémunéré à 4,25%. Par ailleurs, les intérêts générés par les dépôts à terme sont sujets à la Taxe sur les produits de placement à revenu fixe (TPPRF) de 30%. Ainsi, pour un DAT de 500.000 dirhams sur 12 mois, rémunéré à 3,5%, le rendement s'élève à 17.500 dirhams, duquel il faut retrancher 30% de retenue à la source au titre de la TPPRF. Le gain net ressort donc à 12.250 dirhams, soit un taux effectif de 2,45%. Il s'agit là d'un rendement faible, à peine supérieur de 0,85 point à l'inflation (1,6% sur an en février dernier). C'est tout ce qu'on peut espérer d'un placement aussi sûr. Une alternative existe Les OPCVM monétaires et obligations à court terme peuvent ainsi constituer une alternative aux DAT. Leur rendement peut être supérieur à celui des placements bancaires, mais leur niveau de risque, quoique très faible, est un peu plus élevé que celui des DAT, car la tendance des taux de base peut évoluer défavorablement au cours d'une année. En 2012, les fonds monétaires ont réalisé des performances comprises entre 2,46% et 4,02%, avec une moyenne de 3,28% (contre 3,12% en 2011). Les fonds obligations à court terme affichent, quant à eux, une performance moyenne de 3,41%, en hausse de 39 points de base par rapport à 2011. La meilleure performance est allouée à Oblitop, fonds géré par Wafagestion avec 4,33%. On peut donc, à travers ces instruments, avoir une rémunération plus attrayante, d'autant que la fiscalité de ces produits est plus avantageuse que celle des DAT. En effet, la plus-value réalisée à la sortie d'un fonds monétaire ou obligations à court terme n'est frappée que d'un impôt de 20%. Dans ce cas, pour un placement de 500.000 dirhams dans un fonds monétaire qui a rapporté du 4,02% en une année, le gain net s'élève à 16.080 dirhams, soit un taux de rendement effectif de 3,2%.