Saga. En 1994, Toyota inaugurait un nouveau segment en lançant la première génération du Rav4. Un soft-roader au succès immédiat et ayant fait des émules chez la concurrence. Retour sur le parcours de celui qui a été le pionnier des SUV compacts. À l'origine, le Rav4 avait été conçu pour être un concept-car, c'est-à-dire un «proto» destiné à s'exhiber dans de grands salons, mais sans lendemains en termes de production commerciale. En fait, ce tout premier modèle n'était ni plus ni moins, la réflexion de Toyota face à ce que voulait concrétiser - mais en vain - son concurrent nippon, Suzuki, avec le Vitara. Ce dernier, lancé vers la fin des années 80 avait certes des dimensions (trop) compactes, mais un ADN de tout-terrain utilitaire, perceptible jusque dans son habitacle rustique et dépouillé. Tout l'inverse du premier Rav4, dont le nom, correspondant à «Recreational Active Vehicle with 4 wheels drive» (véhicule de loisirs doté de 4 roues motrices) était loin d'être usurpé. Le premier 4x4 du fun Car, à ses débuts en 1994, cette première génération du Rav4 fut d'abord lancée en carrosserie à 3 portes et était suffisamment armée pour incarner le petit véhicule polyvalent, à la fois branché pour les escapades nocturnes entre amis et idéal pour l'évasion en week-end. Son côté «fun», le premier Rav4 le devait à son style unique, marqué par des coins arrondis, un arrière ramassé et des protections en plastique noir sur toute la partie inférieure de la carrosserie. La compacité du véhicule, dont la longueur totale ne dépassait pas les 3,17 m (3 portes) accentuait son charme et contribuait à sa maniabilité en ville. L'intérieur se voulait tout aussi gai, avec une sellerie bi-ton et aux couleurs vives, des sièges modulables, pas mal d'espaces de rangement et un poste de conduite moderne et bien équipé pour l'époque. Mécaniquement, seul le 2.0 litres essence (129 ch) était au catalogue, accouplé à une transmission intégrale permanente de série. La version longue (5 portes) en faisait ainsi une bonne alternative pour ceux qui rêvaient d'un Land Cruiser mais qui n'en avaient pas les moyens. Ses premiers propriétaires en gardent assurément un bon souvenir, puisque ce soft-roader brillait par sa fiabilité et la longévité de ses pièces d'usure. D'ailleurs, il fut l'un des tout premiers véhicules dont la courroie de distribution n'était à remplacer que tous les 120.000 km ! Mais ce premier Rav4 avait aussi quelques faiblesses comme son volume de coffre «rikiki» (en 3 portes), la finition perfectible de la capote dans sa version découvrable et surtout, l'absence de diesel, qui réduisait fortement sa cible à une clientèle féminine et plutôt urbaine, ainsi qu'à ceux qui ne jurent que par le sans-plomb. Et de deux en l'an 2000 Deuxième du nom, le Rav4 de l'an 2000 arrive à un moment où Toyota Motor Corporation est en pleine conquête de parts de marché à travers le monde. C'est notamment le cas en Europe, où le marché des SUV est en plein essor. La deuxième génération du Rav4 va alors vite s'imposer et toucher différents profils de clients. Cela, d'autant plus que cette fois, le constructeur lance simultanément les deux carrosseries, la longue et la courte, ainsi qu'une version diesel. Parmi ses particularités esthétiques, des phares plus anguleux, un capot lisse et des bas de caisse peints uniformément au reste de la carrosserie. Surtout, ce Rav4 perd en rondeurs, ce qu'il gagne en qualité perçue, avec à la clé des dimensions revues à la hausse. Familial, bien pensé et mieux équipé que son devancier, il conquiert très vite une clientèle branchée et aisée. Ce fut le cas au Maroc et surtout dans des pays européens comme la France où le Rav4 prend en 2001 le leadership de son segment et ce malgré l'arrivée, durant cette même année, d'un concurrent de taille en la personne du Nissan X-Trail. Entre 2003 et 2004, s'opère un lifting de mi-vie au sortir duquel le Rav4 affiche de subtiles évolutions. Parmi elles, figurent la prise d'air sur le capot, les phares retouchés, les projecteurs antibrouillard devenus ronds, mais aussi quelques changements dans l'habitacle (console centrale redessinée, nouveaux habillages de sellerie...), ainsi que l'arrivée de l'ESP dans la liste des équipements. Troisième opus Plus proche de nous dans le temps, la troisième génération du Rav4 débarque dès l'année 2006. Le design évolue dans la lignée du lifting opéré sur son prédécesseur, avec une carrosserie épurée et aux atours plus affinés. Esthétiquement toujours, la roue de secours accrochée en sac à dos disparaît sous le plancher du coffre, à l'image de la version courte qui est définitivement supprimée du catalogue. Car, plus que jamais, ce Rav4 profite de l'allongement de ses dimensions (4,45 m de long) pour accentuer sa vocation familiale. L'aménagement intérieur le montre bien avec une banquette arrière coulissante et aux dossiers inclinables, tandis que sa dotation s'enrichissait d'équipements de confort et de sécurité encore rares sur une voiture généraliste à l'époque comme le kit Bluetooth pour GSM, les capteurs de pluie, de luminosité et de crevaison, les rétros rabattables électriquement et même la caméra de recul ! Sous son capot, ce Rav4 innova en matière de diesel, avec outre un 2.2 D-4D, au départ puissant de 136 ch, puis porté à 150 ch, une version D-Cat brillante par son rendement (177 ch) et la faiblesse de ses rejets polluants. Jusqu'en 2007, soit l'année de la montée en puissance du Nissan Qashqai, le Rav4 s'est maintenu dans les ventes, restant même numéro 1 des ventes de SUV en Europe. Mais, là encore, quelques lacunes n'ont pas échappé à la presse spécialisée, à l'image de l'ouverture latérale du coffre à l'extérieur du trottoir. Explication : les ingénieurs nippons avaient omis ce «détail», qui convient plutôt aux pays où la conduite est à droite. 4e Rav4 : tout nouveau, tout beau Peu pratique lors des chargements du coffre, cet aspect a carrément été gommé sur la toute nouvelle génération, désormais dotée d'un hayon à ouverture verticale. Fraîchement commercialisé dans le monde, y compris au Maroc, le nouveau Rav4 a profité d'une totale refonte. Châssis, trains roulants, suspensions, conception intérieure... tout est nouveau comme le design du véhicule, plutôt réussi et voulu dans la dernière mouvance stylistique de la marque. Doté d'un équipement complet, dès la version de base, le nouveau Rav4 devient carrément technophile dans ses finitions les plus huppées, avec entre autres gadgets sophistiqués, une caméra de recul, un écran tactile et une ouverture du coffre à mécanisme électrique. À noter enfin que le Rav4 est aussi décliné dans une variante à 2 roues motrices, associée au 2.0 D-4D de 124 ch. Celle-ci sera disponible au Maroc en septembre prochain et devrait fortement doper les ventes de ce modèle, écrivant ainsi une nouvelle page à sa success-story.