Le Maroc a lancé depuis une décennie, une stratégie de grands travaux qui visent à assurer l'émergence économique du pays. Cette politique qui atteint sa vitesse de croisière a motivé le lancement des travaux de la Ligne à grande vitesse (LGV). Au moment où les premiers coups de pioches ont été donné, l'heure est au bilan d'étape. Quelle place pour nos opérateurs nationaux dans ce projet d'envergure ? La taille d'un tel ouvrage ou la complexité des réalisations techniques font émerger une rude concurrence, souvent venue d'ailleurs, et les PME nationales doivent être très compétitives. Seulement, les cahiers de charges mettent la barre très haut. Et ce ne sont pas les quelques mesures d'accompagnement comme celles relatives à la préférence nationale qui va les aider à décrocher «le contrat du siècle». Dans une économie qui se veut ouverte, nos entreprises gagneraient donc à mieux explorer voire exploiter d'autres alternatives. Plusieurs outils existent pour renforcer la compétitivité d'une entreprise, ce que malheureusement nos PME semblent ne pas tenir compte. Le «flop» des consortiums en est une illustration éloquente. Il faut soutenir clairement que nos PME n'ont malheureusement pas encore intégré cette philosophie du groupement, ce qui constitue un point de pénalité à comptabiliser dans le match qui se joue entre les entreprises nationales et les PME étrangères qui elles, prennent de l'avance en misant sur le travail d'équipe. Aborder un chantier pharaonique comme celui du TGV n'est pas une partie gagnée d'avance à moins qu'une «tactique» de jeux digne des meilleures équipes du monde soient mise en place par nos PME. Il va sans doute falloir aller au-delà des réticences qui empêchent aujourd'hui des entreprises concurrentes de se lancer collectivement dans la quête d'un même marché. L'adage de «l'union fait la force» peut aussi s'appliquer dans le business. Ce qui revient à dire en somme que tout est une affaire de compétitivité...