Machines et matériel industriel. une demande croissance L'étude menée par un cabinet de la place pour le compte de Tuskon met en avant les pistes d'investissement dans l'activité de conception de machines et de matériel industriel. Sur ce créneau, les entreprises turques proposent une expertise à partager avec leurs homologues marocains, pour répondre aux besoins grandissants des différentesactivités économiques du Maroc, à savoir les industries à base de phosphate, l'agriculture, le textiles et l'habillement. Ce besoin s'est, lors de ces dernières années, traduit par une augmentation des importations de matériels industriels au Maroc. Pour les prospecteurs turcs, les fournisseurs les plus importants de l'industrie sur ce volet restent la France, l'Italie et l'Espagne, une configuration dans laquelle la Turquie veut également briguer une place. Aujourd'hui, les 10 produits les plus importés au Maroc concernent essentiellement les grues, les cordes et les ponts pivotants. Sur ce créneau, les pistes de coopération entre le Maroc et la Turquie sont soulevées par le rapport, qui met en avant la possibilité pour les entreprises marocaines d'importer ces produits de Turquie à moindre coût en comparaison avec les partenaires européens traditionnels. Agriculture. de nouveaux intérêts en vue La principale piste de coopération dans le secteur agricole se trouve aujourd'hui dans l'élaboration des techniques d'irrigation et des technologies post-récolte. Comme le souligne le rapport, la transformation des aliments et de l'emballage est une activité en plein essor au Maroc et une coopération maroco-turque dans ce domaine pourrait soutenir l'innovation et la modernisation des techniques utilisées. Dans la cartographie des produits agricoles dressée dans le rapport, les entreprises turques notent une concurrence entre les produits marocains et les produits turcs sur le marché européen, ce qui constitue une deuxième piste de coopération. Textile. au delà de la concurrence Sur ce secteur, très disputé au Maroc, la concurrence turque se fait féroce. Dans une logique de coopération cette fois-ci, les professionnels turcs notent un manque de compétitivité des exportations du pays, qui a besoin d'activer son agressivité sur les marchés étrangers, d'autant plus que le secteur du textile fait partie des principaux secteurs exportateurs au Maroc. Pour créer des synergies entre les deux parties, marocaine et turque, les opérateurs turcs proposent aujourd'hui une coopération qui consiste essentiellement en la production et commercialisation de marchandise textiles au Maroc, en ce sens que le Maroc deviendrait une plateforme de production et de commercialisation sur le continent africain, ceci avec le concours des principaux opérateurs turcs, qui bénéficient déjà d'une large expérience dans le domaine. Tourisme. une niche d'opportunités Ce secteur est aujourd'hui devenu un des secteurs de prédilection des investisseurs touristiques turcs. Ces derniers voient en le Maroc une niche d'opportunités, dans la mesure où la stratégie 2020 leur offre une meilleure visibilité sur «une offre potentielle». Pour y investir, les entrepreneurs turcs envisagent un «développement des possibilités de coopération, en misant sur l'amélioration de la qualité des installations et services touristiques». L'expertise du Maroc dans ce domaine, combinée à celle dont bénéficie aujourd'hui la Turquie peut en effet répondre à un impératif d'amélioration des offres touristiques, souligné dans les différentes études menées concernant plus particulièrement l'hôtellerie marocaine, qui cible la classe moyenne. BTP.la collaboration improbable Sur ce secteur en particulier, les divergences sont aujourd'hui criantes. Considérés comme étant des concurrents féroces pour les PME nationales, les entreprises turques ne font émerger aucune piste de réflexion concernant une éventuelle collaboration entre les deux pays. L'expertise turque et son offre compétitive est aujourd'hui largement perçue comme du «dumping» par les opérateurs marocains, qui n'ont pas manqué d'adresser récemment un mémorandum qui dénonce une «concurrence déloyale» de la part des entreprises turques. Dans l'étude sectorielle déployée par les investisseurs turcs, aucune piste n'est dressées sur ce secteur. Les missions organisées régulièrement par les autorités turques au Maroc n'ont jusque là pas réussi à dresser des objectifs de collaboration au regard de la méfiance dont font preuve les opérateurs nationaux. En attendant, les entreprises turques continuent de gagner du terrain, en opérant seuls et en remportant des marchés colossaux dans la construction de logements économiques.