Plus de 30 entreprises turques opérant dans le secteur du textile sont en visite de prospection à Casablanca cette semaine. La manifestation organisée par l'Association patronale Tuscon a pour objectif de couvrir des rencontres B To B avec 300 entreprises marocaines. Les rencontres se multiplient entre les entreprises marocaines et leurs homologues turcs opérant dans le secteur textile. Une rencontre B to B a été organisée, mercredi 22 janvier, par l'Association patronale turque Tuscon, qui a fait venir plus de 30 entreprises à Casablanca. Pour venir à leur rencontre, 300 entreprises marocaines du secteur se sont déplacées. La question qui se pose aujourd'hui est de savoir si ces différentes manifestations permettront d'équilibrer les échanges. Contactés, les organisateurs nous font par d'un chiffre marquant les échanges maroco-turcs dans le secteur, de plus de 15 millions de dollars, durant l'année écoulée. Dans un entretien accordé aux inspirations ECO, à l'occasion de la précédente rencontre du même type, organisée l'année dernière, Karim Tazi, président-fondateur du groupe Marwa, avait dénoncé des «échanges déséquilibrés». Insistant sur le fait que «Les opérateurs turcs affichaient uniquement une volonté de vendre leur produits, ce qui ne faisait que creuser le déséquilibre et qui pousserait certainement à une levée de boucliers des opérateurs nationaux» (www.leseco.ma). Renverser la tendance Hormis la volonté «conquérante» des opérateurs turcs, il faut noter un déséquilibre cette fois-ci flagrant au niveau de la compétitivité sur le volet de la distribution entre le Maroc et la Turquie. Du côté des opérateurs turcs, une levée de boucliers est toujours d'actualité. Il faut rappeler que le Maroc a une bonne renommée dans le secteur, étant le 6e fournisseur de l'Europe en matière d'habillement. Avec la déferlante des marchandises turques sur le marché national, les opérateurs nationaux ne cachent plus leur mécontentement. La crainte de la concurrence turque persiste. Le positionnement même du pays en tant que sous-traitant de firmes internationales dans le domaine de la confection est remis en cause ces dernières années, ceci pousse aujourd'hui à une confrontation directe entre les opérateurs turcs et marocains car cela est de surcroît très loin de l'image lissée des échanges win-win ou encore business to business affichée du côté turc. Une donnée a cependant changé depuis la dernière rencontre maroco-turque des opérateurs du textile : l'annonce d'une stratégie nationale pour le textile au Maroc, qui prend en compte cet aspect de concurrence et qui vise à permettre aux entreprises marocaines de regagner en compétitivité pour faire front à une concurrence turque et chinoise devenant de plus en plus féroce.