Les acteurs ont été affectés par plusieurs facteurs exogènes, causant une décélération de leurs performances. L'Afrique se présente aujourd'hui comme le nouvel eldorado. Affecté essentiellement par la baisse de la demande nationale en peinture bâtiment en 2012, Colorado publie alors des résultats en berne. Ainsi en témoigne la petite progression qu'ont connue ses revenus. Il a ainsi vu son chiffre d'affaires reculer à 580 MDH. Le recul des revenus a été de 7,6%. Compte tenu de la baisse moins soutenue des charges d'exploitation (-4,4% à 659,9 MDH), le résultat d'exploitation s'affaisse de près de 40% à 65 MDH, fixant la marge opérationnelle à 11,2%, contre 17,2% une année auparavant. Cette dernière aura perdu 6 points en l'espace dune année. Intégrant un résultat financier de -10,6 MDH et un résultat non courant de 692,1 KDH, la capacité bénéficiaire de la société diminue de 27,1% à 39,6 MDH, fixant la marge nette à 6,8% contre 8,7% à fin 2011. Le prix des intrants trop élevé Les trois dernières années ont été difficiles pour l'ensemble des acteurs de l'industrie de la peinture. Alors que les cimentiers ou encore les sidérurgistes ont fortement bénéficié de la reprise de l'immobilier en 2010, surtout du logement social, les spécialistes de la peinture en ont moins tiré profit, les marges sur ce marché étant généralement moins importantes que dans le moyen et le haut standing. En outre, ils ont été affectés par plusieurs facteurs exogènes, causant une décélération de leurs performances. À l'origine de cette tendance, la baisse de la demande nationale de peinture pour bâtiment, entraînant une accentuation de la concurrence sectorielle et la consolidation de l'augmentation au niveau mondial des prix des matières premières. «Certaines matières premières stratégiques ont connu des hausses de 40 à 50% sur une seule année», indique à ce sujet le management de Colorado. Les industriels du secteur n'ont que très peu limité l'impact de l'envolée des cours sur leurs résultats. Le renchérissement du coût des intrants (pigments, résines et solvants essentiellement) a engendré une baisse de la marge brute du secteur. À titre d'exemple, la marge nette du secteur avait perdu 3,6 points en 2011, pour se situer à 5,2%. Il est à noter que les revenus du secteur ont progressé de seulement 2,8% la même année, pour se situer à 3,56 MMDH. La rentabilité nette du secteur s'est, elle, située à un niveau très bas de 0,4% en 2011. Ce niveau de rentabilité nette est dû principalement à deux grandes entreprises, à savoir Prodec, 3e entreprise du secteur de la «Fabrication de peinture et vernis» en 2011 en termes d'activité (code activité D2430 selon la nomenclature du HCP), et Akzo Nobel, 4e entreprise du secteur. Malgré leur position forte sur le marché et l'importance de leurs revenus (372,3 MDH pour la première et 370,9 MDH pour l'autre), ces deux entreprises ont été fortement touchées par la hausse des prix des intrants et ont placé en conséquence leurs marges opérationnelles dans le rouge. En effet, la marge opérationnelle de Prodec se situe au terme de l'année à -15,5%. Celle de Akzo Nobel s'établi elle à -2,1%. Au final, leur marges nettes se trouvent réduites à respectivement -10,8% et -1,4%. Afrique, relais de croissance Au registre des perspectives, 2013 se présente comme une année difficile pour le secteur, caractérisée principalement par une concurrence accrue, combinée à un ralentissement du BTP. L'unique société cotée du secteur compte, elle, sur sa stratégie de développement, axée principalement sur une politique commerciale, offensive et ciblée, une offre diversifiée innovante et adaptée aux besoins du marché, à travers le lancement de nouveaux produits et la poursuite des efforts de maîtrise des coûts. En parallèle, la société compte profiter du potentiel de croissance du segment de la peinture de carrosserie et se positionner comme challenger du leader Prodec, dans un marché dynamisé par la hausse du parc automobile, ainsi que la montée en puissance des usines Renault au Maroc. Le leader de la peinture pour bâtiment désire également explorer toutes les opportunités de développement de ses activités sur le plan régional, notamment en Afrique, où les perspectives demeurent encore favorables à l'export. Amine Diouri Responsable Etudes chez Inforisk. Les réalisations des 227 entreprises qui exercent l'activité de fabrication de peinture et vernis ont été mitigées en 2011. En termes d'activité, le chiffre d'affaires cumulé par ces entreprises s'est ainsi situé à près de 3,56 MMDH en 2011. Il est à noter que les revenus du secteur ont progressé de seulement 2,8% entre 2010 et 2011, alors que sur la période 2009-2011, ces derniers ont augmenté en moyenne de 6,7% par an, grâce surtout à un très bon exercice 2010 (le chiffre d'affaires ayant évolué de +10,7%). Le niveau de marge opérationnelle (résultat d'exploitation/chiffre d'affaires) réalisé par les entreprises du secteur s'est établi à 5,2% la même année. Entre 2010 et 2011, les fabricants de peinture et vernis ont perdu 3,6 points de marge opérationnelle. Une perte relativement importante, surtout que leurs revenus ont été en amélioration (+2,8%). La rentabilité nette (résultat net/chiffre d'affaires) réalisée par le secteur se situe à un niveau très bas de 0,4% en 2011. Ce niveau de rentabilité nette est dû principalement à deux grandes entreprises que sont Prodec et Akzo Nobel. Sans leurs contributions négatives à la capacité bénéficiaire du secteur, la marge nette moyenne sectorielle aurait été de 2,7%. Il est à noter que les entreprises du secteur sont peu endettées et donc les charges financières impactent peu le résultat net. En effet, le niveau d'endettement (par rapport aux capitaux propres) se situait à 27% en 2011. Ce dernier a connu une hausse de 5 points par rapport à 2010 et pour cause. L'endettement financier à moyen-long terme des fabricants de peinture et vernis a globalement augmenté de 16% entre 2010 et 2011, alors que les capitaux propres sont restés stables sur la même période.