La Société commerciale de banque (SCB), filiale camerounaise du marocain Attijariwafa bank, vient d'inaugurer à Douala un institut pour former les travailleurs du groupe en Afrique centrale. «Academia SCB, tel est le nom de l'école de formation que la Société commerciale de Banque (SCB) Cameroun, filiale du groupe marocain Attijariwafa bank, a inaugurée le vendredi 10 mai 2013 à Douala. Elle est composée de cinq salles de formation d'une capacité comprise entre 10 et 20 places chacune et d'une salle de conférences pouvant accueillir jusqu'à 90 personnes. L'académie, qui comprend également une bibliothèque et une agence virtuelle «pour la formation pratique dans les conditions réelles d'exploitation» a été réceptionnée en présence de Boubker Jai, directeur général du groupe Attijariwafa bank et du Camerounais Martin Okouda, président du Conseil d'administration de SCB Cameroun.À en croire les déclarations de Sam Ndoumbé, secrétaire général de la banque, Academia SCB a pour mission de donner aux collaborateurs, «dans un environnement aux meilleurs standards, l'opportunité d'améliorer leurs connaissances et compétences en vue de soutenir efficacement la compétition sur un marché de plus en plus complexe». En outre, le document qui présente cette nouvelle infrastructure mentionne que pour les employés de la banque, il s'agit de «disposer d'un centre d'excellence pour stimuler et encadrer l'émergence des talents afin d'assurer au profit de la clientèle (...) un service de qualité toujours amélioré». À ce titre, apprend-t-on, cette académie, qui n'est pas la première dans le groupe Attijariwafa bank s'adresse aux nouvelles recrues de la banque, aux promus avant leur prise de fonction ou encore au personnel ayant besoin d'une mise à niveau ou d'un renforcement de capacités. SCB Academia de Douala est prévue pour avoir une vocation sous-régionale, afin d'accueillir les employés des autres entités du groupe Attijariwafa bank en Afrique Centrale.Dirigée par le Marocain Jamal Ahizoune, la SCB Cameroun, autrefois détenue par le groupe français Crédit lyonnais, est entrée dans le giron d'Attijariwafa bank en avril 2011 avec un capital partagé entre cette dernière (51%) et l'Etat du Cameroun (49%). Sur le site Internet de l'institution, on apprend que les actionnaires avaient alors décidé de mettre en œuvre une stratégie de développement basée sur les trois piliers que sont la bancarisation de la population, une contribution significative au financement des projets structurants et une participation active au développement économique du pays, à travers l'accompagnement des PME/PMI. Aujourd'hui, cette banque occupe la quatrième place sur le marché camerounais d'après le dernier classement des meilleures banques africaines, établi en 2012 par le magazine panafricain Jeune Afrique. Selon ce classement, la SCB Cameroun avait réalisé en 2011 un total bilan de 367 milliards de FCFA, soit 559,4 millions d'euros. Sur le territoire camerounais, l'établissement comptait au total 30 points de ventes et 72 guichets automatiques en fin janvier 2013. Quant au marché camerounais, il enregistre actuellement 13 banques en activité, la plupart étant des filiales de groupes panafricains ou européens. Outre Attijariwafa, on a par exemple la Société générale, la Banque populaire, Citi group, Standard Chartered Bank, Ecobank, United Bank for Africa, etc. Ces dernières semaines, on a appris l'arrivée prochaine d'une 14e institution, en l'occurrence Bank of Africa, qui aurait déjà déposé sa demande d'agrément auprès des services compétents. Et pourtant, les professionnels du secteur estiment que le potentiel du marché reste encore très sous-exploité, avec un taux de bancarisation qui se situe en dessous de 10% pour une population estimée à 20 millions d'habitants en 2011. Thierry Ekouti Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) Rassembler les forces de l'Afrique Le 25 mai prochain, l'Afrique célèbrera le 50e anniversaire de la naissance de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), devenue Union africaine (UA). Cette célébration arrive au moment où tous les indicateurs sont au vert pour ce qui est du développement des pays du continent. Alors que la crise économique et financière s'enracine en Occident, l'Afrique affiche fière allure avec un taux de croissance généralement situé au-dessus de 5% ces dernières années.Pourtant, loin d'être une occasion de fêter cette bonne santé qui augure un futur plutôt serein, ce 50e anniversaire sonne l'heure pour l'UA de rassembler tous les éléments qui doivent constituer sa force et garantir véritablement l'unité, la souveraineté et l'influence du continent africain. Par exemple, il faut trouver le moyen de ramener le Maroc au sein de cette institution qu'il a quittée depuis bientôt 30 ans. Au regard de son poids économique, le royaume chérifien a son mot à dire dans la construction de l'Afrique. Après d'importantes avancées du point de vue de la mise en place de ses institutions politiques, ces 50 ans devraient être l'occasion pour l'UA de déclencher le processus d'implantation de ses institutions économiques. On pense en l'occurrence à la Banque centrale africaine dont le siège est prévu à Abuja (Nigeria), la Banque africaine d'investissement, qui doit être basée à Tripoli (Libye) et le Fonds monétaire africain, dont le siège sera érigé à Yaoundé (Cameroun). L'objectif déclaré est, à terme, d'arriver à une monnaie unique africaine, comme c'est le cas en Europe maintenant.Comme cela avait été aussi le cas en Europe, la réalisation de ces différents projets requierent la définition d'un calendrier soigneusement élaboré et rigoureusement suivi par les dirigeants du continent, qui doivent plus que jamais taire leurs égoïsmes et rivalités pour penser à l'intérêt général, afin d'éviter le risque de voir le continent rester à la traîne.