C'est parti pour Cimaf en Côte d'Ivoire. Anas Sefroui, le président du groupe, vient de mener une visite de travail et de mise au point auprès des autorités du pays sur l'état d'avancement de ses projets d'investissement dans l'immobilier et l'industrie du ciment. Retour sur une stratégie en «béton». Le mix «immobilier-industriel», principale caractéristique et atout de la toute jeune stratégie continentale d'Anas Sefroui, commence réellement à prendre en Côte d'Ivoire. À l'issue d'une rapide visite de check-up dans ce pays, en milieu de semaine dernière, le président des Ciments d'Afrique (Cimaf), la branche africaine des activités de production de ciments du groupe Addoha, a confirmé ses engagements et échéances de démarrage de plusieurs de ses projets dans ce pays. L'un d'eux, sur le volet immobilier, porte sur la construction de 7.200 appartements à caractère socialx. L'investisseur marocain se dit ainsi prêt à démarrer les travaux de réalisation «dans les prochains mois», de source de presse. Le groupe vient de fait d'acquérir le foncier consacré au projet, un terrain de quelque 25 hectares d'où sortira, dans quelques semaines, un lot de logements sociaux agrémenté d'infrastructures de base (écoles, centres commerciaux, etc.). Le groupe confirme également, dans la foulée, le démarrage imminent des activités de l'usine de sacs de ciment implantée dans ce même pays, et dont la production est essentiellement destinée à l'exportation, pour un investissement de 12 millions d'euros. Quant au troisième projet Cimaf sur le marché ivoirien, une cimenterie d'une capacité annuelle de 500.000 tonnes, les premiers sacs devraient être livrés dès juillet prochain. À terme, la production de la cimenterie devrait passer au double à partir de 2014, soit un volume annuel d'un million de tonnes. Stratégie Cette unité industrielle a été construite quasiment sur le même modèle que celle en développement en Guinée Conakry, au Cameroun et au Burkina Faso. En début d'année déjà, une initiative identique était lancée dans ce dernier pays. Il s'agit de la construction, à Ouagadougou, d'une unité industrielle pour un investissement de 300 millions de dirhams. Cimaf Burkina Faso, implantée dans la zone industrielle de Kosodo, dans la capitale burkinabée, devrait ainsi développer, à terme, une capacité de production de 500.000 tonnes de ciment par an. En termes de retombées directes liées à la réalisation de ce projet, près d'un millier d'emplois devraient être générés par la phase de construction de l'usine. Quant à celle d'exploitation, elle prévoit la création de plus de 200 nouveaux postes permanents pour faire tourner les machines. Le groupe a également annoncé ses visées pour le marché local du logement social, puisqu'un projet de 1.000 logements est déjà dans le pipe. S'il a fallu près de deux ans au groupe marocain pour mettre en œuvre sa stratégie, elle semble simple sur le papier : s'attaquer, simultanément, à plusieurs marchés et à plusieurs segments d'activités connexes (de la production de ciment aux projets immobiliers). L'avantage, dans cette façon de faire, est qu'elle permet notamment de diversifier les risques d'une première grande sortie à l'international du groupe. What's next ? La prochaine étape de ce développement se fera dans la région des Grands Lacs, en CongoBrazzaville, pour être plus précis. Un protocole d'accord a déjà été signé avec le gouvernement de ce pays. Il prévoit la construction d'un centre de broyage et d'ensachage d'une capacité de 500 000 tonnes, sur le site industriel et portuaire de Pointe Noire, ainsi que des logements sociaux au camp Mpila de Brazzaville. Il faut dire également que l'enseigne mise beaucoup sur cette internationalisation pour soutenir ses activités, longtemps restées confinées dans un marché local devenu très concurrentiel. Pis, le rythme des constructions a fortement ralenti, tirant avec lui celui de la consommation du ciment. A fin avril, la consommation de ciment a connu un recul de 16,5%, en comparaison à la même période en 2011. Dans ce contexte où l'offre semble supplanter l'offre, la région subsaharienne et sa dynamique nouvelle de développement des infrastructures, est le parfait exutoire.